La France s’enorgueillit du meilleur taux de féminisation de son armée mais ne s’appesantit pas sur l’écart négatif de 12 % de la solde par rapport à celle des hommes.

Le livre s’ouvre sur des « classiques » de femmes opposées aux guerres : « Les promoteurs de la folie de la guerre », écrit par l’anarchiste Emma Goldman en mars 1917, à l’entrée des USA dans la guerre mondiale, la défense d’Hélène Brion à son procès en 1918. « L’accusation prétend que sous prétexte de féminisme, je fais du pacifisme. Elle déforme ma propagande pour les besoins de sa cause : j’affirme que c’est le contraire […] Je suis ennemie de la guerre parce que féministe, la guerre est le triomphe de la force brutale, le féminisme ne peut triompher que par la force morale et la valeur intellectuelle. Il y a antinomie entre les deux. » Par ailleurs elle s’adresse au Comité pour la reprise des relations internationales. « Nous qui n’avons rien pu pour empêcher la guerre puisque nous ne possédons aucun droit civil ni politique, nous sommes de cœur avec vous pour en vouloir la fin. […] Vous n’avez jamais été justes, travailleurs, vis-à-vis des femmes qui vous ont aidé dans vos luttes. […] Si, cette fois encore, vous acceptez le concours des femmes – et vous ne pouvez pas ne pas l’accepter – sans songer à leur faire place au jour des réparations sociales, si vous les conservez serves au lieu d’en faire vos égales d’un point de vue économique, civil et politique, votre œuvre sera entièrement manquée ! »

« Qu’on fasse cesser cette danse des morts ! », s’exclame la syndicaliste Stéphanie Bouvard en septembre 1915. Elle a participé à la création de la Ligue internationale des Femmes pour la Paix et la liberté. Madeleine Pelletier publie « Mémoires d’une féministe intégrale ». Pinar Selek édite des pamphlets contre l’armée turque.

Une des plus longues occupations de femmes a commencé en septembre 1981par un campement de protestation pacifiste contre l’installation de missiles nucléaires, sur la base Royal Air Force de Greenham Common, à l’ouest de Londres. L’occupation a duré dix-neuf ans, jusqu’au traité entre Reagan et Gorbatchev qui officialisa la fin des missiles de croisière. Le lieu est devenu un parc public avec une exposition historique permanente et un site d’intérêt scientifique.

Guy Dechesne