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Russie-Libertés
« Malheureusement, il est impossible de rendre la vie aux centaines de milliers de personnes emportées par cette guerre criminelle menée par le régime de Poutine. Cependant, il est encore possible de sauver des dizaines de milliers de vies : les prisonniers de guerre, les otages civils ukrainiens, les enfants ukrainiens enlevés et les prisonniers politiques russes, emprisonnés uniquement pour s’être opposés à cette guerre criminelle. » Vladimir Kara-Mourza a ainsi appelé à soutenir la campagne #PeopleFirst lors de l’inauguration de l’exposition « Les visages d’une Russie en résistance », place du Louvre, à Paris, le 12 avril 2025.
V. Kara-Mourza a été accueilli à l’Assemblée nationale par des représentants du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que des députés du groupe France-Russie à l’Assemblée nationale. Il a plaidé pour une transformation radicale de la Russie, appelant à la création d’une véritable fédération avec un régime parlementaire et à un retour aux frontières de 1991, des thèses aujourd’hui largement soutenues par l’ensemble des leaders de l’opposition démocratique russe. Il a lancé un message d’espoir, affirmant que le régime de Poutine n’est pas éternel et n’est pas aussi fort qu’on pourrait le croire. En citant le livre de l’anthropologue Alexeï Yurchak, Everything Was Forever, Until It Was No More (Tout était pour toujours, jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas), il a rappelé que les régimes autoritaires peuvent s’effondrer plus rapidement qu’on ne le pense.
Plus de 300 participants venus de Russie, d’Europe, d’Ukraine, du Caucase du Sud, d’Asie centrale et des États-Unis se sont réunis à Bruxelles pour partager leurs luttes, renforcer les alliances et imaginer ensemble des stratégies de résistance.
Parmi les sessions clés :
- People First — une campagne pour la libération des prisonniers de guerre, des civils enlevés, des enfants déportés et des prisonniers politiques. En savoir plus
- Désertion — un acte de résistance
Une autre session clé a porté sur le soutien aux objecteurs de conscience et aux déserteurs russes. - Russie-Libertés, aux côtés des initiatives Get Lost, InTransit, Connection e.V., Citoyen.Armée.Droit, Mères de soldats et d’autres, a partagé des témoignages de personnes ayant refusé de participer à la guerre.
- _ Nos exemples ont mis en lumière comment les menaces, l’insécurité juridique et la violence transforment le service militaire en une forme de captivité. Nous avons souligné l’urgence de créer des voies légales et sûres d’évacuation pour ces personnes, y compris la reconnaissance de la désertion comme acte militant de résistance et, par conséquent, motif valable pour l’obtention de visas humanitaires de l’UE.
- Rhétorique anti-genre — échange entre initiatives féministes et LGBTQI+ autour des stratégies de résistance face aux discours autoritaires.
- Résister à la normalisation de l’autoritarisme dans le monde - partage d’expériences et réflexion collective sur le rôle de la société civile.
Des ateliers ont également permis de travailler ensemble sur des stratégies concrètes : soutien juridique, modèles économiques, justice pour les crimes de guerre.
« Au cours des années qui ont suivi la guerre, j’ai parlé à de nombreux survivants de la captivité russe qui m’ont raconté comment eux et d’autres captifs ont été battus, torturés à l’aide de décharges électriques et violés. Ils ont raconté qu’on leur avait arraché les ongles, qu’on leur avait attaché les rotules. Ils ont décrit comment ils avaient été privés de nourriture et de sommeil et comment les mourants n’avaient pas accès à une assistance médicale. La libération de toutes les personnes détenues illégalement et l’échange de tous les prisonniers de guerre doivent être une priorité absolue. Les captifs pourraient ne pas rester assez longtemps pour voir la fin de la guerre »
« Le terrible fléau de la guerre a déjà touché des dizaines de millions de personnes. Les vies prises par la guerre ne peuvent être récupérées. Il est d’autant plus important de rectifier ce qui peut l’être. Cela signifie avant tout rendre la liberté à ceux qui sont en captivité à cause de la guerre. La liberté des personnes devrait être la priorité de toute négociation. »
« La base de négociations de paix significatives pour mettre fin à la guerre contre l’Ukraine devrait être au minimum le retour de tous les Ukrainiens détenus dans les prisons russes et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques en Russie. L’invasion de l’Ukraine a mis en évidence le lien étroit entre l’agression à l’étranger et la répression à l’intérieur du pays. La guerre déclenchée contre le peuple ukrainien voisin a, dans le même temps, déclenché une guerre contre tous les Russes qui s’opposent à l’agression. Il est impératif que les responsabilités soient établies. Chaque victime doit recevoir la justice qu’elle mérite. »
« Il est trop facile pour le monde et ses acteurs politiques d’oublier que la guerre n’est pas un tournoi d’échecs et que les négociations ne se résument pas à des discussions sur des villes dont nous n’avons jamais entendu parler et sur le fait qu’elles appartiennent à tel ou tel côté d’une frontière. Des vies humaines sont en jeu. Des enfants kidnappés vivent dans la terreur. Des personnes sont détenues dans des cachots, torturées par électrocution. L’impuissance des Nations Unies est impardonnable. Notre impératif moral est de sauver tous ceux qui ont été enlevés et qui sont encore en vie, et de le faire immédiatement. »
« Au moins dix-neuf reporters croupissent dans les prisons du Kremlin, soumis à la torture et à l’isolement, certains depuis près de dix ans, risquant la mort derrière les barreaux. Nous ne devons pas les oublier. Leur captivité est une urgence absolue – il faut y remédier. »
« Quelle que soit la teneur des négociations sur le cessez-le-feu en Ukraine, une question devrait être centrale et incontestable : le sort de tous les captifs de cette guerre. Ils sont des dizaines de milliers : prisonniers de guerre des deux camps, otages civils ukrainiens, enfants ukrainiens enlevés vers la Russie et prisonniers politiques russes emprisonnés pour leur position anti-guerre. Ils doivent tous être libérés dans le cadre d’un règlement. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit peut-être littéralement de leur dernière chance de survie. »
« Les Gens du Baïkal »
Dans son numéro « La Russie racontée par les Russes », Courrier international [1] reproduit un article du site Lioudi Baïkala (Les Gens du Baïkal). Ses fondatrices entendent porter les voix des régions de Russie, « des immenses espaces qui restent une tache blanche [car] personne ne sait ce qu’il s’y passe, ce que pensent et ressentent les gens ». En avril 2022, l’accès au site a été bloqué. Une partie de la rédaction a émigré. L’autre continue de travailler en Russie, sous pseudonyme.
L’article démontre la force de conviction de la propagande officielle et la difficulté de s’y opposer. La directrice d’une société de vente est sollicitée pour envoyer des volontaires au front. À sa surprise, deux hommes se proposent. Elle commente : « Je ne m’imaginais pas que des membres de notre personnel puissent partir faire la guerre. Ils étaient bien payés, donc ce n’est pas pour le pognon qu’ils sont partis. Quand j’ai appris qu’ils se portaient volontaires, j’ai fondu en larmes. On a toujours dit à nos collaborateurs qu’il fallait rester humains et voilà le résultat. Je n’arrêtais pas de dire : "Qu’est-ce qu’on a mal fait ?" » Depuis, elle ne cherche pas d’emploi stable pour que ses impôts ne fiancent pas la guerre. Elle réprouve la vie luxueuse des veuves de guerre au volant de SUV chinois.
Un participant à l’opération militaire spéciale est « défoncé, imbibé d’alcool, sale, sans jambes » Une passante aisée réagit : « Mon garçon, tu es un héros, mais ne viens plus nous voir en fauteuil roulant. Il y a une école tout près d’ici. Sur le chemin, les enfants te voient et se posent des questions ; quel héros tu fais ! Que Dieu t’éloigne de chez nous. »
De retour d’Espagne, une habitante d’Irkoutsk parle à des voisins des liens familiaux forts dans le pays. On lui réplique : « Quel genre de famille il peut bien y avoir là-bas, avec vos LGBT ! »
Poutine entend promouvoir les vétérans de la guerre en Ukraine à des postes prestigieux. Novaya Gazeta Europe a identifié parmi eux 13 personnes que l’Ukraine soupçonne de crimes de guerre.
Meduza rappelle à propos de l’ouverture d’un musée consacré à Andreï Jdanov que ce compagnon d’armes de Staline a signé 176 listes d’exécutions. Son petit-fils témoigne dans Kosomolskaïa Pravda « Je ressens une immense joie à l’idée que la mémoire de mon grand-père soit ravivée et que la justice historique commence enfin à triompher. »
Les mines
« Les considérations morales n’ont pas leur place quand on se défend. » La ratification par l’Ukraine de la convention d’Ottawa contre l’utilisation des mines antipersonnel n’empêche pas le pays de continuer à miner son territoire dont 23 % l’est déjà. Les engins sont fabriqués sur place et transportés par drones au rythme d’une centaine par nuit [2].
Fuites de déserteurs
Des militaires soupçonnés d’avoir quitté leur unité sans autorisation se sont échappés du bureau du commandant militaire de la garnison de Krasnodar, écrivent Baza, Ostrogono Novosti, Astra et d’autres chaînes Telegram.
Le 18 avril 2025, écrit Baza, une centaine de soldats soupçonnés d’avoir quitté leur unité militaire sans autorisation ont brisé la clôture derrière laquelle ils étaient détenus et ont fait irruption sur le territoire du bureau du commandant militaire. Seuls sept soldats ont réussi à passer plus loin.
Quatre des évadés ont été arrêtés et trois autres sont toujours recherchés. La circulation a été bloquée dans la zone de l’unité militaire d’où l’évasion a eu lieu, et la police inspecte les voitures.
Des proches des militaires et un avocat ont témoigné des conditions de leur séjour dans cette unité. « Ils vivent là-bas sous des tentes […] Lorsqu’il y a eu des gelées en décembre, janvier et février, ces fortes gelées, ils étaient sous des tentes. » ; « Mon mari a été battu là-bas il y a trois semaines, il était tout bleu. J’ai exigé que les coups soient documentés – rien, aucune enquête. », a déclaré l’interlocutrice d’Astra. Elle a ajouté que parmi les personnes détenues dans l’unité militaire, il y a des personnes handicapées - « certaines ont un œil manquant, d’autres des membres ». Selon l’avocat, ils ne reçoivent pas d’assistance médicale et les médecins ne sont pas autorisés à entrer dans l’unité [3].
Le pape François et l’invasion de l’Ukraine
À la suite de l’invasion, François rend visite à l’ambassade de Russie auprès du Saint-Siège ; action alors décrite comme un « geste sans précédent » [4]. Il contacte également le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui faisant part de sa « tristesse » et indiquant que le Vatican s’efforce de trouver une « marge de négociation » [5].
Dénonçant une guerre « moralement injuste, inacceptable, barbare, insensée, répugnante et sacrilège », il n’en défend pas moins une issue négociée avec la Russie plutôt que la polarisation. S’interrogeant sur les racines du conflit, il invoque « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie ». Sa position lui attire des accusations de naïveté et de complaisance vis-à-vis de Moscou [6]. En décembre 2022, il choque en dénonçant « Généralement, les plus cruels sont peut-être ceux qui sont de la Russie mais ne sont pas de tradition russe, comme les Tchétchènes, les Bouriates et ainsi de suite. » Il s’était déjà attiré la réprobation en Ukraine en estimant « Quand on voit qu’on est vaincu, que ça ne va pas, il faut avoir le courage de négocier. Vous avez honte, mais à combien de morts va-t-on aboutir ? [7] »
Grâce à l’intermédiation du Saint-Siège, 388 enfants seraient rentrés en Ukraine.
Lors d’une interview accordée au rédacteur en chef du Corriere della Sera, le 3 mai 2022, François déclare avoir à nouveau échangé avec le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou, il relate son échange : « J’ai parlé avec Kirill pendant quarante minutes sur Zoom. Pendant les vingt premières minutes, il lit sur une feuille de papier qu’il tient à la main toutes les raisons qui justifient l’invasion russe. Je l’ai écouté et j’ai répondu : "Je ne comprends rien à tout cela. Frère, nous ne sommes pas des clercs d’État, nous ne devrions pas parler le langage de la politique, mais plutôt le langage de Jésus. Nous sommes les bergers du même saint troupeau de Dieu. Pour cette raison, nous devons chercher un chemin vers la paix, nous devons arrêter les combats. Un patriarche ne peut pas s’abaisser à devenir l’enfant de chœur de Poutine [8]." »
« On fait facilement le choix de la guerre sous couvert de toutes sortes de raisons, supposées humanitaires, défensives, ou préventives, même en recourant à la manipulation de l’information. De fait, ces dernières décennies, toutes les guerres ont été prétendument "justifiées" », remarque le pape argentin. Dans son encyclique Fratelli tutti [9], il écrit : « Le problème, c’est que depuis le développement des armes nucléaires, chimiques ou biologiques, sans oublier les possibilités énormes et croissantes qu’offrent les nouvelles technologies, la guerre a acquis un pouvoir destructif incontrôlé qui affecte beaucoup de victimes civiles innocentes. Incontestablement, "jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien". Nous ne pouvons donc plus penser à la guerre comme une solution, du fait que les risques seront probablement toujours plus grands que l’utilité hypothétique qu’on lui attribue. Face à cette réalité, il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre ! »
Le 24 mai 2014, devant des réfugiés de Syrie et d’Irak et de jeunes handicapés, en Jordanie, il demande : « Qui vend les armes à ces gens pour faire la guerre ? Voici la racine du mal ! La haine et la cupidité de l’argent dans la fabrication et dans la vente des armes. Cela doit nous faire penser à qui est derrière, qui donne à tous ceux qui sont en conflit les armes pour continuer le conflit ! Pensons, et, dans notre cœur, disons aussi une parole pour ces pauvres gens criminels, afin qu’ils se convertissent [10]. »
Il dénonce régulièrement l’inflation des dépenses militaires et le pouvoir « économico-technocratico-militaire » par lequel les « puissants » dominent le monde, et plaide pour l’abolition des armes nucléaires [11].
Dans son message pascal lu par un cardinal, la veille de son décès, il affirmait « Aucune paix n’est possible sans véritable désarmement ! Le besoin de chaque peuple de pourvoir à sa propre défense ne peut se transformer en une course générale au réarmement [12]. »
Tortures des prisonniers ukrainiens
Depuis le début de l’invasion russe, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a documenté 370 cas de violences sexuelles, dont 68 % contre des victimes masculines. Les experts estiment ces chiffres largement sous-estimés. Ces violences, viols, tentatives et menaces de viol et de castration, décharges électriques sur les parties génitales, nudité forcée et humiliations sexuelles, parfois à mort, ont été perpétrées en prison par des « membres des forces armées russes, les autorités chargées de l’application de la loi et les services pénitentiaires. » La plupart des hommes ainsi traités ne révèlent leurs sévices à personne, dans une société où l’homme doit être un héros sans faiblesse. Ils ne bénéficient pas du suivi généralement destiné aux femmes [13].
Lyudmila Vasilyeva
Lyudmila Vasilyeva est née en 1941 et a vécu à Leningrad (aujourd’hui Saint Pétersbourg) pendant toute la durée du siège. Dans les années 1990, elle était membre du parti Choix démocratique de la Russie d’Egor Gaïdar. Vasilyeva s’oppose à l’annexion de la Crimée et à l’invasion des troupes russes en Ukraine. Elle a été arrêtée à plusieurs reprises lors de rassemblements contre la guerre.
À l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2025, Vasilyeva est restée seule près d’une heure avec une affiche : « Peuple ! Arrêtons la guerre ! Nous sommes responsables de la paix sur la planète Terre. » La police s’est alors approchée d’elle, mais ne l’a pas arrêtée. Elle a ensuite été inculpée de discrédit de l’armée russe [14].
People first
Les 8 et 9 avril 2025, plus de 80 organisations antiguerre russes et ukrainiennes, réunies à Bruxelles avec le soutien de l’Union européenne, appellent Moscou et Washington à faire passer les êtres humains en premier et réclament la libération des détenus en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. « Les prisonniers civils ukrainiens, dont des enfants, sont détenus illégalement en Russie. Sans poursuites judiciaires, sans avocats, sans contacts extérieurs », rappelle un avocat russe qui dénonce des « cas systématiques de torture ». 1 800 détenus de droits communs qui purgeaient des peines dans les territoires occupés ont été transférés en Russie et ne sont pas reconnus comme prisonniers de guerre. Depuis le retour de Trump au pouvoir, les discussions pour les libérations sont interrompues. Sans leader, les membres de la plateforme, sont pour la plupart exilés en Europe et ont des relais en Russie. Ils sont mobilisés pour les prisonniers, les déserteurs, le soutien aux LGBT et pour l’environnement.
« Nous voulons la vraie paix. Ce n’est pas celle dont parle Trump, et encore moins Poutine », affirme Olga Podolskaya, une ex-députée animatrice d’une association de 70 anciens élus locaux d’opposition.
« Même s’il y a un accord de paix, nous n’aurons pas fini notre travail à Moscou. Il faudra finir par juger les criminels de guerre et les responsables de la persécution en Russie même », prévient une autre participante [15].
Reddition volontaire
Le 15 avril 2025, un tribunal militaire russe a condamné à quinze ans de prison Roman Ivanishin, un soldat russe, vétéran des guerres en Tchétchénie, et mobilisé en 2022, avant de combattre dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Il a été reconnu coupable de désertion et de reddition volontaire à l’Ukraine. C’est la première poursuite de ce type en Russie, selon le journal Kommersant [16].
En juin 2023, l’homme a été capturé par les Ukrainiens. Plus tard, les forces armées ukrainiennes ont publié une vidéo dans laquelle il appelait les Russes à ne pas aller au front et à ne pas laisser leurs proches y aller.
L’homme est retourné en Russie en janvier 2024 lors d’un échange de prisonniers de guerre. À son retour, il a été immédiatement arrêté. Le procès d’Ivanishin a débuté en mars 2025 [17].
Berlin
Environ 90 000 Russes sont arrivés à Berlin ces dix dernières années, dont 30 000 depuis l’invasion de l’Ukraine. Dans cette capitale s’est tenu, début avril 2025, le premier salon du livre russophone. Une vingtaine de maisons d’édition, des auteurs de magazines et de médias indépendants, installés à Paris, dans les pays baltes et surtout à Berlin, y ont présenté des œuvres pour la plupart interdites en Russie [18].
Selon une étude de The Bell, près de 650 000 personnes ont quitté la Russie et ne sont pas encore revenues dans le pays après le début de la guerre à grande échelle en Ukraine, la mobilisation et la répression contre les dissidents. La publication a noté que malgré la faible part de ceux qui sont partis par rapport à la population totale de la Russie (0,5 %), l’émigration des Russes après le début de la guerre en Ukraine est devenue la plus massive des vingt dernières années. Avant cela, la plus grande vague d’émigration était considérée comme la période de 1992 à 2004, lorsque, selon les démographes, 1,6 million de personnes ont quitté le pays.
Le politicien Ilia Iachine a annoncé qu’il ouvrirait le 16 avril à Berlin un bureau d’accueil public qui apportera gratuitement un soutien aux Russes qui ont quitté la Russie.
« Avec mon équipe, nous vous aiderons à comprendre les lois de votre pays, à expliquer vos droits, à rédiger des recours auprès des autorités et, si nécessaire, à envoyer une déclaration sous serment au tribunal – un témoignage écrit qui renforcera votre position juridique [19]. »
Répression contre la presse
Alors que trois des avocats d’Alexeï Navalny ont été condamnés à des peines de prison et que l’un d’eux manque de soins médicaux, ce sont maintenant des journalistes qui sont condamnés. Antonina Favorskaya doit subir une peine de cinq ans et demi dans une colonie pénitentiaire. Elle avait couvert les démêlés judiciaires de Navalny, puis après son décès, avait suivi sa mère qui refusait l’enterrement discret que les autorités exigeaient. Selon le jugement qui a été prononcé à huis clos, elle s’est impliquée dans la collecte de documents, la production et le montage de vidéos pour l’organisation de l’opposant.
Parmi d’autres, trois journalistes sont condamnés à la même peine, Artiom Krieger de SotaVision, Konstantin Gabov de l’agence Reuters et Sergueï Kareline d’Associated Press. Reporters sans frontières « dénonce ce verdict cynique aux ordres du Kremlin et demande leur libération immédiate ». « Favorskaya, Gabov, Karelin, Krieger et tous les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement et sans aucune condition », réclame un communiqué de l’Union européenne [20].
Antonina Favorskaya a pu s’exprimer au tribunal mais son avocat n’a pas le droit de publier ses propos. Précédemment, elle avait déclaré : « Souvenez-vous, les ténèbres qui nous entourent ne dureront pas toujours. Il y a toujours de l’espoir [21]. »
Pax Christi
« C’est une faute de l’Europe et de la France de nous préparer à la guerre contre la Russie. Je suis scandalisé de voir toutes ces centaines de milliards d’euros mobilisés pour le réarmement de notre continent. », s’indigne le vice-président du mouvement catholique Pax Christi International, Mgr Marc Stenger. « En faisant cela, nous posons les jalons qui conduisent à la guerre, c’est-à-dire à la destruction et à la mort massive d’êtres humains. Ces milliards auraient dû être mobilisés pour préparer la paix avec la Russie, non la guerre ! »
Dans Le pèlerin [22], le délégué général de Pax Christi France a rappelé que le pape François critique la guerre juste théorisée par saint Augustin et saint Thomas d’Aquin. « À cause de la nature beaucoup trop destructrice des armes actuelles, mais aussi parce que ce concept peut être employé comme un paravent pour mener des guerres non justifiées. » Il s’interroge sur la réalité de la menace russe. « Cela m’apparaît comme un stratagème pour que le plus grand nombre accepte de voir autant de milliards investis dans l’industrie d’armement. » Il pense que les chrétiens ne veulent pas la guerre et tout ce qui la prépare. Cette position est défendue par les papes depuis Jean-Paul II en s’appuyant sur l’interdit « Tu ne tueras pas », commente Jean-Louis Schlegel de la revue Esprit. Il admet que des chrétiens d’extrême droite s’opposent à la guerre par sympathie pour Poutine. Un aumônier militaire observe « une nette tendance pro-Poutine et pro-Trump chez les officiers catholiques de tendance tradi. Ils partagent certaines de leurs valeurs et une certaine idée de la civilisation chrétienne. C’est encore plus vrai chez les plus jeunes. ». Un autre aumônier confirme : « Pour une part des officiers cathos, Poutine n’est pas vu comme un ennemi, du moins comme le principal ennemi de la France. » Celui-ci serait plutôt l’islamisme. La haute hiérarchie adhérerait majoritairement au discours de l’Élysée, notamment pour les avantages financiers dont l’armée bénéficierait.
Un membre de la Curie romaine se dit frappé par « la couverture non contradictoire que la presse fait des déclarations bellicistes de ses dirigeants ».
Lors d’une conférence avec des militaires français, Mgr Paul Richard Gallagher a rappelé que les papes contemporains ont sévèrement condamné toutes les guerres et s’est inquiété de la prolifération des armes, en particulier nucléaires dont le pape François avait déclaré « immorale » la possession, « base d’une fausse sécurité » [23].
En Italie, une myriade d’associations du monde catholique et de la gauche se reconnaissent dans la rhétorique pacifiste. La Loi fondamentale italienne fut le fruit d’un compromis entre les différentes forces antifascistes engagées dans la lutte contre la dictature et l’occupant allemand. Parmi elles dominaient les démocrates-chrétiens et les communistes, deux familles politiques qui ont façonné l’Italie après la seconde guerre mondiale, et dont l’héritage pacifiste a survécu à leur disparition en tant que partis. Dans son article 11, la Constitution de 1948 dispose que « l’Italie répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la liberté des autres peuples et comme mode de solution des conflits internationaux ».
D’après une enquête d’Ipsos, publiée le 15 mars 2025, 57 % des Italiens ne soutiennent ni la Russie ni l’Ukraine dans le conflit – avec un net déclin du positionnement en faveur de Kiev – , et 39 % d’entre eux sont hostiles au plan Réarmer l’Europe de la Commission européenne, 28 % y étant favorables. Un sondage publié le 20 mars 2025 par la revue Le Grand Continent a mis en évidence cette singularité. Ainsi, 62 % des Italiens interrogés estiment qu’il existe des dépenses publiques plus urgentes que la défense, contre une moyenne de 34 % parmi la sélection de pays de l’Union européenne concernés par l’enquête. Ils sont aussi les premiers (à 53 %, contre 39 % du total) à rejeter l’hypothèse d’une extension de la dissuasion française à l’ensemble de l’UE.
À la question « Dois-je investir dans la défense ? », La Croix L’hebdo [24] répond notamment : « D’un point de vue éthique, il semble […] compliqué de qualifier de responsable une activité qui alimente les conflits armés et accentue les tensions entre les nations et les peuples. Sans compter son impact sur l’environnement. »
Dmitry Velikovsky
Dmitry Velikovsky est journaliste d’investigation. Il réside actuellement en France. Il travaille pour le consortium de journalistes OCCRP et iStories, un média russe aujourd’hui en exil, mais toujours bien vivant. Il écrit pour Kometa : « Mais il n’y a pas de prose sans épines. Hélas, rester en Russie et être un journaliste digne de ce nom sont devenus deux concepts mutuellement exclusifs. Mes médias ont été qualifiés d’"agents étrangers" et d’"organisations indésirables". Personnellement, je suis également un "agent étranger", mes comptes bancaires sont gelés. Même ma voiture figure sur une "wanted list" et doit être saisie si on la trouve. Apparemment, il en va de même pour moi. Ma famille a donc dû quitter la Russie pour de bon. C’est un prix énorme à payer pour être journaliste. Un prix modeste pour être soi-même. »
Il raconte que les autorités d’occupation russes ont renommé plus d’une centaine de rues de Marioupol annexée avec des noms soviétiques, Lénine au lieu de l’avenue de la Paix ou de place de la Liberté [25].
Pendant les négociations, le recrutement continue
Les autorités de la région de Moscou ne vont pas arrêter de recruter. Comme l’a découvert Verstka, la région a annoncé un appel d’offres d’une valeur de 78 millions de roubles pour organiser la publicité pour le service contractuel sur Yandex, et dans les chaînes Telegram et la mise en place de publicités ciblées. Les autorités de la région de Moscou prévoient de placer de telles publicités au moins jusqu’à la fin de l’année 2025 [26].
Visioconférences entre professeurs d’écoles
Des professeurs en Russie ou en exil dialoguent clandestinement en faveur de la liberté en Ukraine et de la démocratie en Russie. Ils invitent une avocate biélorusse en exil à propos des crimes de guerre, un enquêteur de la Cour pénale internationale ou un universitaire spécialiste du rôle des sociétés civiles dans la résolution des conflits. Ils souhaitent faire vivre une autre Russie [27].
Mines antipersonnel
Les ministres de la défense de la Pologne, de la Lituanie, de l’Estonie et de la Lettonie ont annoncé, par une déclaration commune, le 18 mars 2025, leur volonté de se retirer du traité d’interdiction des mines antipersonnel adopté à Ottawa, au Canada, en 1997. Des discussions en ce sens ont également eu lieu en Finlande en décembre. La Pologne envisage même la production d’un million de ces mines qui n’étaient plus produites que par la Chine, l’Inde et le Pakistan. Ces annonces font planer la menace du retour d’une arme bannie depuis trente ans. Pourtant, les réactions des autres Etats signataires ont été, au mieux, timides, au pire, inexistantes.
À l’initiative de Handicap international, plus de soixante personnalités interpellent le gouvernement français sur ce risque d’un terrible retour en arrière [28].
Alma Taslidža, de la branche belge de Handicap international, dit que les mines tuent et blessent les civils de façon indiscriminée. « Il n’y a pas une seule mine antipersonnel capable de distinguer un civil d’un soldat. » ; « Je suis née en Bosnie : la guerre est finie depuis trente ans et, quand on marche dans les champs, il y a encore des panneaux signalant des zones interdites car minées. » Elle évoque une discussion qui l’avait scandalisée avec un colonel d’un pays européen qui, poussé dans ses retranchements, alors quelle invoquait des milliers de tués, a répondu « Shit happens » (Parfois, c’est la merde [29].)
Palmarès des absurdités
Novaya Gazeta propose un palmarès d’absurdités :
La plate-forme russe de vente Ozon a classifié « The dark side of the moon » des Pink Floyd comme réservée aux adultes à cause de la pochette où une lumière diffractée par un prisme produit un arc-en-ciel, aux couleurs du mouvement homosexuel proscrit par l’idéologie poutinienne [30]. Novaya Gazeta s’inquiète : « Il est effrayant de penser à ce qui arrivera au manuel de physique : la section sur les prismes est pleine de choses interdites. »
Le directeur du « centre d’éducation masculine » tchouvache, Viatcheslav Istochine, a déclaré que les enfants devraient porter des armes tranchantes avec eux dès l’âge de trois ans. Selon Istochine, à cet âge, les enfants doivent apprendre la culture du maniement des armes.
À Ekaterinbourg, le député régional de l’Assemblée législative Viatcheslav Wegner a proposé de couper le pénis des hommes dont les femmes ont interrompu la grossesse. Selon lui, l’homme est responsable du fait qu’elle a avorté en tant que complice de la conception, ce qui signifie qu’il doit être puni en coupant l’instrument du « crime ».
Les participants au Congrès panrusse des pères ont demandé à Poutine de les protéger des féministes. Ils ont rapporté que des « groupes féministes » formés en Occident forceraient les femmes à divorcer des membres de l’opération militaire spéciale, puis leur confisqueraient leurs biens et leurs enfants. Selon eux, les enfants témoignent au tribunal contre leurs pères héroïques parce qu’ils sont « instruits par des féministes » grâce à des subventions des Anglo-Saxons.
Alexeï Gorinov
Alexeï Gorinov, condamné à sept ans de prison, a comparu devant la Cour d’appel.
En première instance, Alexeï Gorinov n’a même pas eu le droit de prononcer un dernier mot. D’abord, le juge Vladimirov l’a interrompu, puis a annoncé une pause.
Devant la cour d’appel, il a été autorisé à s’exprimer par liaison vidéo. Au début, il n’y avait aucun son, puis la diffusion s’est figée, et le défendeur a été à nouveau interrompu.
Novaya Gazeta a publié des extraits du texte qu’il souhaitait prononcer.
« N’avons-nous pas assez de terres ? Les pertes subies lors des deux plus grandes guerres du XXème siècle – la guerre civile, la guerre d’Afghanistan, les deux guerres de Tchétchénie et les autres conflits militaires auxquels notre pays a participé – ne sont-elles pas suffisantes pour nous ? Combien de personnes répondront par l’affirmative à ces questions ? » […]
« Notre gouvernement a étouffé la liberté dans son pays : il nous a privés de la liberté d’expression, de réunion et d’élections libres et compétitives. Garantir les droits et libertés fondamentaux inaliénables de l’homme et du citoyen n’est plus depuis longtemps une priorité de sa politique intérieure. Au cœur de sa politique se trouve le désir de préserver et de conserver indéfiniment le pouvoir sous sa forme manifeste, imposant à l’ensemble de la société sa propre vision du monde, ainsi que sa faiblesse d’esprit et son rejet de tout ce qui est vivant, libre et humain [31]. »
Russie-Libertés
Communiqué de Russie-Libertés :
Nous avons le plaisir de vous inviter à l’inauguration de l’exposition "Les visages d’une Russie en résistance”, qui aura lieu le 12 avril à 16h, Place du Louvre à Paris, en présence de :
- Vladimir Kara-Mourza, ancien prisonnier politique russe et personnalité d’opposition
- Lev Ponomarev, dissident et défenseur des droits humains
- Aleksandre Tcherkassov, directeur du Centre des droits humains Memorial
- Elena Filina, ancienne députée municipale russe, coordinatrice de l’exposition
Cette exposition met en lumière plusieurs destins de femmes et hommes qui ont osé s’opposer au régime de Poutine, au prix de leur liberté.
Selon les estimations des défenseurs des droits humains, plus de 1500 personnes sont actuellement incarcérées en Russie pour des raisons politiques. Et des milliers d’affaires pénales sont en cours. Il ne s’agit là que d’une estimation basse car de nombreux cas restent méconnus.
L’exposition vise à sensibiliser le public européen au sort des prisonniers politiques russes et à attirer l’attention sur les violations des droits humains en Russie.
L’exposition sur la place du Louvre durera du 12 au 28 avril, et se poursuivra avec une installation consacrée à Alexeï Navalny.
Les enfants ukrainiens déportés par la Russie sont les victimes oubliées d’un crime de masse. Plus de 19 500 enfants identifiés ont été arrachés à leur terre, dont seulement 388 ont été rapatriés. Les estimations réelles parlent de centaines de milliers d’enfants aujourd’hui soumis à une russification forcée.
L’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre vous invite à l’évènement caritatif exceptionnel, mêlant musique, chants, film, diaporama et tables rondes avec des personnalités internationales et experts, qui permettra de faire le point.
Pas de paix sans retour des enfants ukrainiens !
[1] Numéro du 17 avril 2025.
[2] Jacques Follorou, « Sur le front ukrainien, opération minage intensif », Le Monde, 19 avril 2025.
[3] https://meduza.io/feature/2025/04/19/v-krasnodare-voennosluzhaschie-kotoryh-zaderzhali-za-ostavlenie-chasti-slomali-zabor-i-sbezhali-iz-komendatury, 19 avril 2025, consulté le 20 avril 2025.
[4] Philip Pullella, « Departing from protocol, pope goes to Russian embassy over Ukraine », Reuters, 25 février 2022, consulté le 22 avril 2025.
[5] Christopher White, https://www.ncronline.org/news/pope-francis-calls-ukraines-president-zelensky-express-sorrow-amid-war, 26 février 2022, consulté le 22 avril 2025.
[6] Timothée de Rauglaudre, « Le pape contre les croisades occidentales », Le Monde diplomatique, 1er février 2023.
[7] https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/22/pape-francois-trois-ans-de-maladresses-et-d-erreurs-de-jugement-sur-la-guerre-en-ukraine_6598878_3210.html, 22 avril 2025, consulté le 23 avril 2025.
[8] Luciano Fontana, « Entretien avec le pape François : « Poutine ne s’arrête pas, je veux le rencontrer à Moscou. Je ne vais pas à Kiev maintenant ».
[9] https://www.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20201003_enciclica-fratelli-tutti.html#_ftn242
[10] Agnès Rotivel, « Un débat sur les ventes d’armes trop timide en France », La Croix, 17 septembre 2018.
[11] Timothée de Rauglaudre, art. cit.
[12] « Une ultime homélie qui appelait à mettre en mouvement les fidèles », La Croix, 22 avril 2025.
[13] Faustine Vincent, « Ukraine, le viol des hommes, arme de guerre », Le Monde, 8 avril 2025.
[14] https://meduza.io/news/2025/04/09/v-peterburge-na-blokadnitsu-lyudmilu-vasilievu-sostavili-protokol-o-diskreditatsii-armii-iz-za-piketa-s-trebovaniem-ostanovit-voynu, publié et consulté le 9 avril 2025.
[15] Benjamin Quénelle, « Un appel pour libérer les prisonniers en Russie », Le Monde, 13 avril 2025.
[16] https://www.lemonde.fr/international/live/2025/04/15/en-direct-guerre-en-ukraine-j-d-vance-estime-que-l-europe-ne-doit-pas-etre-un-vassal-permanent-des-etats-unis-en-matiere-de-securite_6595711_3210.html, publié et consulté le 15 avril 2025.
[17] https://novayagazeta.ru/articles/2025/04/15/sud-vpervye-vynes-prigovor-o-dobrovolnoi-sdache-v-ukrainskii-plen-news, publié et consulté le 15 avril 2025.
[18] Delphine Nerbollier, « Berlin, refuge des écrivains russes en exil », La Croix, 16 avril 2025.
[19] https://meduza.io/news/2025/04/16/ilya-yashin-ob-yavil-o-zapuske-obschestvennoy-priemnoy-v-berline-dlya-pomoschi-rossiyanam-v-emigratsii, publié et consulté le 16 avril 2025.
[20] https://meduza.io/news/2025/04/16/evrosoyuz-osudil-prigovor-chetyrem-rossiyskim-zhurnalistam-po-delu-ob-uchastii-v-deyatelnosti-fbk, 16 avril 2025, consulté le 17 avril 2025.
[21] Benjamin Quénelle, « Des journalistes russes condamnés à cinq ans et demi de prison pour "extrémisme" », Le Monde, 17 avril 2025.
[22] 20 mars 2025.
[23] Mikael Corre, « La réponse à la menace russe divise les catholiques », La Croix, 27 mars 2025.
[24] Joseph Le Fer, 29 mars 2025.
[25] https://t.me/mozhemobyasnit/20135?mc_cid=3951b267d6, 14 mars 2025, consulté le 27 mars 2025.
[26] https://t.me/svobodnieslova/6498?mc_cid=3951b267d6, 13 mars 2025, consulté le 27 mars 2025.
[27] Benjamin Quénelle, « Des "visios" secrètes entre enseignants russes sur l’après-Poutine », Le Monde, 3 avril 2025.
[28] https://www.lemonde.fr/crise-ukrainienne, publié et consulté le 2 avril 2025.
[29] « Sortir du Traité d’Ottawa, c’est gifler toutes les personnes mutilées par les mines antipersonnel », entretien avec Véronique Kiesel, Le Soir, 4 avril 2025.
[30] https://novayagazeta.ru, 1er avril 2025, consulté le 2 avril 2025.
[31] https://novayagazeta.ru, 3 avril 2025, consulté le 4 avril 2025.