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Trump
Le président Trump, à peine intronisé, a bloqué brutalement le financement de l’agence américaine d’aide au développement USaid. Le réseau ukrainien qui a accueilli des milliers de soldats de retour du front et leurs familles perd ainsi une ressource indispensable à son fonctionnement et doit licencier. Il dispensait des consultations juridiques et psychologiques, des soutiens financiers, de l’aide à la recherche d’emploi, à retrouver une proximité sexuelle entre partenaires, à l’éducation des enfants. L’aide à la communauté LGBT+ est particulièrement menacée. La réparation des infrastructures et les opérations de déminage sont aussi entravées. Le soutien à la démocratie et à la politique de santé est concerné. Dans un pays qui consacre plus de la moitié de son budget à l’effort militaire, il est « irréaliste » que l’État se substitue aux bailleurs américains, se plaint une des responsables. Même l’initiative sur la santé mentale lancée par la première dame, Olena Zelenska, repose sur des fonds américains. Son mari a appelé les Européens à plus d’implication humanitaire [1].
Les médias ukrainiens, est-européens, du Caucase et des Balkans sont également affectés. En Géorgie, la police a ciblé plus de 90 fois des reporters au cours des manifestations pro-européennes et opposées à la loi contre les agents étrangers inspirée du modèle russe. Une journaliste emprisonnée est en grève de la faim depuis plusieurs semaines.
En Moldavie, en prévision des prochaines législatives, les partis prorusses tentent de désinformer. Le principal journal d’investigation a révélé l’achat des voix avant le référendum et l’élection présidentielle de 2024.Il a perdu 40 % de son financement fourni par les États-Unis.
Les médias hongrois d’opposition à Viktor Orban sont aussi victimes du blocage des subventions [2].
Vietnam Veterans Against the War
Ce texte de mars 2022 nous avait échappé. Il est dû à des vétérans américains qui se sont opposés à la guerre au Vietnam. Un des membres les plus célèbres des VVAW a été John Kerry, plus tard secrétaire d’État du président Obama. En 1971, il a témoigné devant une commission sénatoriale en disant notamment « Comment pouvez-vous demander à un homme d’être le dernier à mourir pour une erreur ? » Le lendemain, il participe à une manifestation avec près de 800 vétérans, au cours de laquelle ils lancent leurs médailles sur les marches du Capitole pour marquer leur opposition à la guerre.
Du bureau national de la VVAW 25 mars 2022
En 55 ans d’existence, l’association Vietnam Veterans Against the War (VVAW) a été témoin de bien trop de guerres. Nous connaissons de première main les conséquences et les ravages des guerres impériales.
Nous sommes attristés et en colère face aux morts et aux destructions inutiles que Poutine et les troupes russes font pleuvoir sur le peuple ukrainien. Les dommages causés à ceux qui vivent sous les bombes, à ceux qui fuient et à ceux qui défendent leur pays ne s’atténueront pas de sitôt. Pour éviter de nouvelles effusions de sang et de nouvelles dévastations, Poutine et les troupes russes doivent immédiatement cesser les bombardements et retirer toutes leurs forces d’Ukraine.
Tout comme le VVAW a soutenu l’autodétermination et le droit à l’autodéfense du peuple vietnamien, nous soutenons le droit du peuple ukrainien à déterminer son propre destin et à se défendre, libre de toute coercition et de toute menace extérieure.
Tous les secteurs de la société ukrainienne sont unis dans leur opposition à l’agression russe, pas seulement ceux qui portent l’uniforme. Ceux qui en Russie parviennent à briser le black-out médiatique s’opposent également à l’agression incontrôlée de Poutine et en paient le prix. Nous appelons Poutine à libérer ces prisonniers politiques et à faire savoir à la population russe ce qui se passe réellement en Ukraine.
Les faucons du Congrès appellent les États-Unis à intervenir unilatéralement. Tout d’abord, une telle intervention ne ferait qu’accroître le nombre de morts et de dégâts, sans apporter de solution à long terme.
Deuxièmement, les États-Unis font partie de l’Otan. Une telle intervention déclencherait une guerre européenne et probablement mondiale.
Les dangers d’une agression russe continue et ininterrompue sont très préoccupants. Si la Russie ne s’arrête pas et ne se retire pas ou si le peuple ukrainien cède, Poutine sera enhardi. Nous pourrions assister à une remilitarisation de l’Europe, peut-être plus importante qu’avant la Seconde Guerre mondiale. L’extension de la guerre doit être évitée. Le spectre d’une guerre nucléaire plane sur le monde. Raison de plus pour réaffirmer les appels à la dénucléarisation.
Les citoyens et les soldats ukrainiens, les citoyens russes et les soldats conscrits, tous paient le prix de la guerre et des rêves impérialistes de Poutine. Les travailleurs et les pauvres sont toujours ceux qui paient le plus lourd tribut à la guerre.
Les politiciens américains ne peuvent pas se contenter de crier sur les tribunes. Les États-Unis jouent depuis des décennies sur l’élargissement de l’OTAN contre un Poutine paranoïaque et agressif. Une grande partie de la responsabilité de la situation et de la charge des réparations incombe à ce côté-ci de l’océan.
Les États-Unis devraient immédiatement revoir les restrictions sur l’immigration mises en place sous l’ère Trump et ouvrir leurs portes au flux toujours croissant de réfugiés ukrainiens, ainsi qu’à d’autres personnes cherchant refuge contre des régimes oppressifs à travers le monde.
L’association VVAW reste engagée dans la lutte pour la paix et pour la justice sociale et économique pour tous. Nous continuerons à nous opposer aux aventures militaires insensées. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que les générations futures ne subissent une tragédie similaire et nous continuerons à exiger la dignité et le respect des victimes et des vétérans de toutes les guerres [3].
Civils de Koursk
Quelques dizaines de civils de la région russe de Koursk, où l’armée ukrainienne a fait une incursion, se sont réunies le 21 janvier 2025 pour réclamer des nouvelles de leurs proches et des logements fixes. Ils se plaignent nommément à Vladimir Poutine que les solutions proposées soient continuellement retardées [4].
Bélarus
Alexandre Loukachenko a été « réélu » président par 87 % des voix. L’organisation des droits de l’Homme Viasna, exilée à Vilnius, dénombre 1 245 prisonniers politiques. La fondation Bysol a évacué du Bélarus plus de 1 000 prisonniers politique libérés et leurs familles. Anna Vichniak a été condamnée à huis clos en 2021. Quand elle se fait arrêter, elle fait bouillir une casserole d’eau salée et y plonge son ordinateur et son téléphone pour les détruire et protéger ses contacts. En prison, elle fait la grève de la faim pour être transférée dans une pièce sans moisissures. Sa bouillie matinale contient des vers. Pour 8 euros mensuels, les prisonnières cousent des uniformes pour les forces de l’ordre. Anne Vichniak le refuse et est isolée dans une cellule glaciale sans lit. Elle tombe malade et perd un rein. À sa libération, Bysol l’a aidée à rejoindre la Pologne avec sa mère qui avait perdu son emploi de fonctionnaire lors de la condamnation de sa fille. Elle évoque les difficultés psychologiques et de santé des ex-détenus pour leur réinsertion [5].
Mr. Nobody against Poutine
Karabash est considérée comme l’une des villes les plus polluées au monde. La contamination au mercure réduit dramatiquement l’espérance de vie dans la ville. Elle se trouve à 2 500 kilomètres de l’Ukraine, mais la guerre devient une présence constante à l’école primaire de Pavel « Pacha » Talankin. Il est vidéaste dans son école. Il filme notamment les cours d’éducation patriotique, les exercices militaires et les serments de loyauté imposés aux enfants.
Il fuit la Russie en emportant, à grands risques, plusieurs disques durs qui serviront à réaliser avec David Borenstein le film Mr. Nobody against Poutine récompensé par le Grand prix du jury au Sundance Film Festival [6]. C’est « une étude […] sur un penseur indépendant soudainement confronté au totalitarisme [7]. »
Le militarisme des Verts allemands
Le Monde diplomatique consacre un article aux Grünen, les Verts allemands.
« Après l’allocation de 100 milliards d’euros sur 5 ans pour l’armée décidée en 2022 par le chancelier Olaf Scholz, les Verts, le SPD et L’union chrétienne-démocrate (CDU) évoquent un montant de 100 à 300 milliards d’euros supplémentaires » pour armer l’Ukraine. Le ministre de la Défense pose en tenue de combat sur les affiches électorales du SPD. Il exige une armée « apte à faire la guerre avant 2019 ».
Le Vert Anton Hofreiter réclame « des armes, des armes et encore des armes ! ». Il reproche au SPD son refus de livrer des missiles à l’Ukraine. Le chef de file du parti exige de consacrer 3,5 % du PIB aux dépenses militaires.
En 1980, le programme fondateur revendiquait « La politique étrangère écologique est une politique non-violente. […] La non-violence ne signifie pas la capitulation, mais la garantie de la paix et de la vie par des moyens politiques plutôt que par des moyens militaires. » Il réclamait la dissolution des blocs militaires, Otan et Pacte de Varsovie. En 1998, le programme pour les élections fédérales prônait « un ordre de paix et de sécurité paneuropéen » susceptible de « remplacer l’Otan […] préalable à un désarmement complet ». En 2021, les Verts insistaient pour ne pas livrer d’armes aux pays en guerre. Un an plus tard la ministre Verte des Affaires étrangères déclarait : « Les livraisons d’armes aident à sauver des vies humaines. » Son prédécesseur, Joschka Fisher réclame une bombe atomique européenne. En 1999, avec le chancelier SPD Gerhard Schröder, il avait pris la décision de participer au bombardement de la Serbie par l’Otan, sans mandat du Conseil de sécurité et en violation de l’interdiction constitutionnelle des guerres d’agression.
Les Verts soutiennent les guerres génocidaires d’Israël au Proche-Orient. Berlin est leur deuxième fournisseur d’armes. Les Grünen militent pour l’élargissement de l’Alliance atlantique.
Ralf Fücks a joué un rôle clé dans cette conversion. Avec Daniel Cohn-Bendit, il s’efforçait de détourner le mouvement de son anticapitalisme et de son pacifisme.
Le comité directeur de l’organisation de jeunesse a quitté en bloc le parti incompatible avec ses idéaux.
78 % des électeurs Verts sont favorables aux livraisons d’armes à l’Ukraine, soit plus que ceux de tout autre parti [8].
Les migrants en Russie
La Russie subit une pénurie de main-d’œuvre due au déficit des naissances dans les années 1990, à la pandémie de Covid 19, à la mobilisation dans l’armée et à l’exil des opposants à la guerre. Le taux de mortalité est une fois et demie supérieur à celui de la natalité. Le nombre de travailleurs migrants a fortement diminué. Seul celui des ouvriers non qualifiés se maintient. Ils sont souvent victimes de xénophobie. Certaines professions sont interdites aux immigrés. Les enfants non russophones n’ont pas accès à l’école. Un projet de loi interdirait le regroupement familial. Après l’attentat djihadiste à Moscou, le nombre d’attaques racistes a été multiplié par presque dix de 2023 à 2024. Le Kirghizstan et le Tadjikistan recommandent à leurs ressortissants d’éviter de se rendre en Russie. Dix mille hommes ayant récemment acquis la nationalité russe et qui ont tenté d’éviter le service militaire ont déjà été envoyés au front [9].
Recrutement militaire
L’émission Le dessous des images de Michaël Patin sur Arte étudie une affiche de recrutement de la 3ème brigade ukrainienne. En Ukraine chaque bataillon est libre de communiquer à sa manière. « J’aime la troisième d’assaut » est le slogan de l’affiche. Un couple est amoureusement enlacé sur une moto. L’homme casquette à l’envers, vu de dos, conduit. La femme, vue de face, est en bas résilles et tient une arme de poing. La guerre est à peine suggérée par quelques détails. La brigade s’appelait, au début de la guerre, Bataillon Azov. Elle arborait des symboles néonazis et s’est distinguée dans le Donbass. Sa communication est soignée et très suivie. D’autres affiches exhibent aussi des femmes. L’une d’elles vise avec une arme et l’homme l’aide à le faire.
La publicité est nécessaire à cause des difficultés de recrutement, des nombreux réfractaires, des morts et des blessés au combat. Des critiques dénoncent le sexisme de la campagne et la « femme trophée ».
Plus terre-à-terre et moins glamour, la propagande russe vante le salaire versé aux recrues, supérieur à six fois le salaire moyen. Elle oppose des hommes efféminés aux soldats virils.
L’émission se termine par une rapide histoire de la propagande militaire par l’affiche dès la première guerre mondiale et jusqu’aux combattantes de la Chine communiste, par le cinéma, la télévision, les clips et Internet.
Avocats de Navalny
Le tribunal Petushinsky de la région de Vladimir a condamné trois avocats d’Alexeï Navalny pour participation à la communauté « extrémiste ». Le tribunal a condamné Vadim Kobzev à 5 ans et 6 mois de prison, Alexey Liptser à 5 ans et Igor Sergunin, qui avait reconnu sa culpabilité, à 3 ans et 6 mois de prison. Les avocats de Navalny étaient en détention depuis octobre 2023 [10].
L’avocat Evgueni Smirnov commente : « Les avocats de Navalny n’ont pas été accusés d’avoir dévoilé des documents secrets, ils ont été reconnus coupables d’avoir simplement informé les proches d’Alexeï de son état de santé et de violations de la loi à son encontre. Tous les avocats qui vont dans les centres de détention provisoire le font [11]. »
L’association Verba, créée par des artistes ukrainiens et russes en exil, a organisé une rencontre avec les avocates Ksenia Karpinskaïa et Olga Mikhaïlova. Ksenia Karpinskaïa représente les intérêts de la metteuse en scène, dramaturge et poétesse Jenia Berkovitch. Olga Mikhaïlova a précédemment défendu l’homme politique d’opposition assassiné, Alexeï Navalny.
Ilia Iachine
Le 16 janvier 2025, les forces de sécurité ont perquisitionné l’appartement des parents d’Ilia Iachine à Moscou, après quoi ils ont été emmenés pour interrogatoire au service d’enquête.
« L’enquêteur voulait savoir s’ils étaient en contact avec moi et où j’étais maintenant. On pourrait penser que les forces de sécurité ne savent pas où elles m’ont elles-mêmes envoyé depuis la Russie... Mais mes parents, bien sûr, ont profité de l’article 51 de la Constitution et n’ont pas répondu aux questions », a commenté l’homme politique échangé contre d’autres prisonniers et expulsé de Russie en août 2024 [12].
David Lynch
Le 25 février 2022, le réalisateur David Lynch, décédé le 16 janvier 2025, a adressé un message à Poutine : « En ce moment, Monsieur Poutine, vous semez la mort et la destruction. Et c’est vous qui en êtes responsable. Les Ukrainiens n’ont pas attaqué votre pays. C’est vous qui l’attaquez maintenant. Et toute cette mort et cette destruction vous reviendront [13]. »
Éviter le front
Alors que certains pressentent un cessez-le-feu, peu d’Ukrainiens veulent se porter volontaires, au risque d’être un des derniers tués ou blessés de la guerre. L’effondrement de la démographie après l’indépendance a provoqué un faible taux de jeunes en âge de combattre que les autorités ne veulent pas mobiliser pour assurer le renouvellement des générations.
Andriy Demchenko, porte-parole des garde-frontières ukrainiens refuse de donner un ordre de grandeur du nombre d’hommes qui refusent de rejoindre l’armée. Ils seraient des milliers. Le 11 janvier 2025, plus de 50 tentatives de franchissement illégal des frontières ont été déjouées. Une soixantaine de suspects de fournir de faux documents et d’organiser des passages, pour 4 800 à 21 500 euros, ont été identifiés. Depuis le début de l’invasion, 700 de ces groupes, dont 330 en 2024, ont été neutralisés.
Après un échec de fuite avec un passeur et un pot-de-vin de 2 600 dollars extorqué par des agents du service de sécurité pour le laisser partir, Dmytro prépare une traversée en kayak de 270 kilomètres vers la Roumanie. Il refuse le combat. « Je suis contre les armes et contre la violence. Si je dois choisir entre défendre ma terre natale et la vie, alors je choisis la vie. » Il attend les conditions météorologiques idéales pour un départ discret. « Quand ta motivation est de ne pas mourir, tu ne vois pas le problème qu’il y a à pagayer pendant cinquante heures [14]. »
Artistes russes
En Occident, des musiciens russes qui ne se désolidarisent pas de la guerre et du régime de leur pays sont critiqués, boycottés et leurs concerts parfois annulés. Le Figaro [15] présente leur talent comme excuse. La déléguée générale du Paris Mozart Orchestra, déclare : « Chaque année, nous recevons des candidatures de très nombreux pays dont la Russie. Notre point d’honneur est de porter le talent au cœur de notre projet, d’où qu’il vienne. Et il y a clairement en Russie un vivier de talents qui a beaucoup à dire. » Elle les accompagne « pour que la géopolitique reste en dehors ». Les aéroports de départ bloquent parfois les instruments pour que leurs propriétaires ne soient pas tentés de s’exiler avec eux.
Certains profitent pourtant de concerts en Europe pour fuir le régime. La cheffe Maria Kurochkina, et Denis Matsuev, arrivés respectivement à Paris et en Belgique, ont déclaré qu’ils ne rentreraient pas en Russie. « Depuis 2022, nous avons traité au moins deux mille dossiers de demandes d’artistes russes souhaitant s’exiler en France », témoigne Judith Depaule, directrice et cofondatrice de l’Atelier des artistes en exil. « On prépare les dossiers » pour le ministère des Affaires étrangères.
« [Les peintres russes] sont arrivés les premiers, en masse, depuis la guerre, le plus souvent en France, soit près de 70 artistes chez nous depuis 2022. […] Ils sont partis pour des raisons politiques au sens large, du désaccord général à la contestation, ou pour éviter d’être mobilisés et le danger de mort que cela implique. […] Beaucoup sont partis et vivent désormais en France », explique le franco-russe Alexandre Vishnevsky. « La délivrance des titres de séjour, quels qu’ils soient, a été extrêmement facilitée par rapport aux années précédant la guerre. » Une exposition suffit souvent à obtenir une autorisation de séjour [16].
Le Premier Département
L’ONG Le Premier Département a mené une enquête révélant que depuis le début de la guerre à grande échelle, au moins 792 affaires ont été ouvertes en Russie pour « haute trahison », « espionnage » ou « collaboration confidentielle avec des États étrangers ».
Dans 583 de ces affaires, aucun contact avec les accusés n’a été établi, et les circonstances de leurs cas restent inconnues. Parmi ces personnes, il pourrait y avoir des prisonniers politiques qui ont besoin de notre soutien.
Bilan 2024 d’OVD-Info
Actuellement, les poursuites pénales constituent la forme de pression politique la plus dynamique en Russie et dans les territoires annexés de Crimée et de Sébastopol. Au 9 décembre 2024, 2 976 personnes au total en Russie et dans les territoires annexés de Crimée et de Sébastopol font l’objet de poursuites pour des motifs politiques, et 1 407 personnes sont actuellement incarcérées. Parmi elles, 390 (28 %) sont en détention provisoire en attendant le procès, le prononcé du verdict et son entrée en vigueur. Les 1 017 autres (72 %) purgent déjà leur peine.
Le nombre total de cas d’emprisonnement en 2024 a augmenté de 25 % par rapport à 2023. Le nombre de personnes placées en détention provisoire a augmenté de 185 %, tandis que le nombre de personnes purgeant leur peine d’emprisonnement a diminué de 36 %. Cela suggère que les personnes condamnées à une peine d’emprisonnement en 2021 et 2022 commencent à être libérées (en particulier, on a connaissance de 64 accusés dans les « affaires anti-guerre » qui ont déjà purgé leur peine ou dont les poursuites ont été arrêtées pour d’autres raisons), et que les personnes sont plus souvent placées en détention provisoire en attendant leur procès qu’en 2023.
La peine d’emprisonnement moyenne dans les affaires à motivation politique a légèrement diminué au cours de l’année écoulée, passant de 6,7 ans en 2023 à 6,5 ans en 2024. Cependant, dans les « affaires anti-guerre », la peine moyenne a, au contraire, légèrement augmenté, passant de 6 ans à 6,2 ans.
Le nombre de peines privatives de liberté a également légèrement augmenté. Plus de la moitié des peines prononcées au cours de l’année 2024 sont privatives de liberté, soit 55 % (378 sur 679). En comparaison, en 2023, ces peines représentaient 50 % (339 sur 671).
La plupart des poursuites engagées en 2024 étaient liées à l’article du Code pénal « Appels publics à commettre des activités terroristes, justification publique du terrorisme ou propagande terroriste ». Ces derniers temps, les autorités ont souvent utilisé cet article dans les cas où les gens approuvaient les actions de l’armée ukrainienne ou des formations combattant à ses côtés ou appelaient au renversement du gouvernement. Le nombre de nouvelles poursuites en 2024 a légèrement diminué par rapport à 2023. Cela peut s’expliquer, notamment, par le fait que nous ne sommes pas informés en temps utile de toutes les affaires pénales. Les deuxième et troisième articles de ce « classement » sont l’article « Émeutes de masse » et l’article « Recours à la violence contre un représentant des autorités ». L’augmentation du nombre de poursuites en vertu de ces articles est liée à l’affaire dite « Baymak » – une poursuite pénale de masse contre des personnes qui ont participé à des rassemblements de masse au Bachkortostan en janvier 2024.
En 2024, on a également constaté une forte augmentation du nombre de poursuites pénales engagées contre des « agents étrangers » en vertu de l’article du Code pénal « Soustraction à l’accomplissement des devoirs d’un agent étranger ».
Le plus grand nombre de personnes ont été condamnées en vertu de l’article du Code pénal « Organisation d’activités extrémistes ». Ce sont principalement les Témoins de Jéhovah qui écopent de peines en vertu de cet article. On note également une augmentation du nombre de peines prononcées en vertu des articles « Incitation à la haine ou à l’inimitié », « Trahison » et « Réhabilitation du nazisme ».
Depuis le début de l’année 2024, les avocats travaillant avec OVD-Info ont aidé 127 accusés dans des affaires pénales à motivation politique. Ils ont également fourni un soutien juridique lors de 18 perquisitions et 41 interrogatoires.
Au 9 décembre 2024, 189 personnes ont commencé à faire l’objet de poursuites pénales en 2024 pour des déclarations contre la guerre. Il convient d’apporter une précision importante concernant les données : les informations sur les poursuites engagées contre une personne peuvent être disponibles bien plus tard, après le début des poursuites. Par exemple, en 2024, nous avons eu connaissance de 112 accusés « anti-guerre » supplémentaires dans des affaires pénales dont les poursuites avaient commencé au cours de l’une des deux années précédentes, ce qui signifie que le nombre total de personnes ajoutées aux statistiques « anti-guerre » au cours de l’année est de 301.
En 2024, les accusés dans les « affaires antiguerre » ont été poursuivis le plus souvent pour des commentaires écrits et des publications sur Internet. Les déclarations hors ligne et vidéo sont arrivées en deuxième position. Le nombre de déclarations antiguerre dans les rues et dans les lieux publics a sensiblement diminué, mais on constate toujours des poursuites pour des tracts, des inscriptions sur les murs et divers objets dans les villes, des événements publics et la destruction de symboles patriotiques. Pourtant, en 2024, plus de personnes ont été poursuivies pour coopération avec des étrangers que pendant les deux années précédentes réunies.
Pour la première fois depuis 2022, l’article 205.2 du Code pénal « Justification publique du terrorisme » a été utilisé dans le plus grand nombre de nouvelles poursuites « antiguerre ». L’année précédente, l’article principal était l’article « Discrédit de l’armée russe » et en 2022, l’article « Diffusion d’informations délibérément fausses sur les forces armées de la Fédération de Russie ».
Des accusations en vertu de l’article du Code pénal en rapport avec des déclarations antiguerre sont portées, par exemple, pour des commentaires sur les attaques contre le pont de Crimée, les attaques de drones sur Moscou et d’autres régions, ainsi que pour l’approbation des activités de la Légion de la Liberté de Russie.
Parmi les accusés en vertu des articles sur les appels à l’extrémisme, au terrorisme ou aux activités antigouvernementales figurent :
- Anastasia Berezhinskaya, une résidente de Moscou qui a écrit un commentaire « approuvant l’assassinat de Poutine » ;
- Daniil S., qui a posté une photo sur VKontakte avec la légende « Vive les voleurs, mort aux flics » ;
- Vladimir Dovdanov, vice-président du Congrès du peuple Oirat-Kalmouk, qui a appelé les forces armées ukrainiennes à détruire le matériel militaire russe.
L’un des accusés les plus connus dans les affaires pénales pour apologie du terrorisme est Alexeï Gorinov, un ancien député municipal de Moscou qui, au moment de l’ouverture de son procès, était déjà emprisonné pour avoir diffusé des « fausses informations » sur les forces armées. Gorinov a été condamné en 2024 à trois ans de colonie pénitentiaire en vertu de l’article sur l’apologie du terrorisme pour sa conversation avec d’autres prisonniers.
En juillet 2024, un tribunal militaire a condamné la metteuse en scène de la pièce Finist Yasny Sokol, Yevgenia Berkovich et sa scénariste Svetlana Petriichuk à six ans de prison dans une colonie pénitentiaire pour apologie du terrorisme. Une expertise a affirmé que la pièce « héroïse » les militants de l’État islamique et promeut « l’idéologie du féminisme radical ».
En 2024, au moins 55 personnes ont été jugées dans des affaires pénales à motivation politique en vertu de l’article « Réhabilitation du nazisme ». Selon les analystes du Centre de recherche Sova, de nombreuses affaires relevant de cet article sont ouvertes à tort et devraient être classées sous d’autres articles du Code pénal ou résolues par une procédure civile plutôt que pénale.
Des poursuites pénales similaires ont été engagées, entre autres, pour avoir grillé des saucisses sur la Flamme éternelle, brûlé des fils dans la Flamme éternelle et même pour un commentaire sur l’ouverture d’une plaque commémorative aux « héros de l’Opération militaire spéciale ».
Au moins 11 personnes ont été poursuivies en 2024 dans des affaires pénales à motivation politique pour avoir offensé les sentiments des croyants.
Un analyste de Sova note : « En 2024, nous avons constaté davantage de cas d’incitation à la haine contre les Russes, alors qu’en fait, il ne s’agissait pas du tout d’inimitié ethnique, mais de déclarations critiquant les opinions politiques ou la position publique de compatriotes, par exemple leur passivité politique. »
La liste des symboles ou attributs interdits ne cesse cependant de s’allonger et comprend notamment des symboles associés à des mouvements persécutés pour leur opposition aux autorités ou simplement reconnus à tort comme des organisations extrémistes.
Depuis 2021, après que la Fondation anti-corruption (FBK) a été déclarée organisation extrémiste, même les références à la FBK et à son fondateur Alexeï Navalny sont considérées comme des symboles interdits.
Après le début de l’invasion à grande échelle, les autorités russes considèrent également comme extrémistes divers symboles associés à l’Ukraine. En particulier, les symboles du régiment Azov, le slogan « Gloire à l’Ukraine » et l’image d’un trident sont considérés comme extrémistes.
La raison officielle de l’arrestation d’un médecin était la sonnerie de son téléphone, qui était la chanson folklorique ukrainienne Chervona Kalyna.
Au moins 57 affaires ont été ouvertes en vertu de cet article pour avoir affiché des symboles du « Mouvement LGBT international ».
Deux personnes – le militant des droits de l’homme de Mordovie Sergei Maryin et la journaliste Natalia Sevets-Ermolina – sont accusées d’avoir publié des articles sur le meurtre d’Alexeï Navalny. Les anciens avocats d’Alexeï, Olga Mikhailova et Alexander Fedulov, ont quitté la Russie, et trois autres accusés travaillaient au siège de FBK de Navalny. Quatre des accusés étaient des journalistes qui couvraient les procès d’Alexeï, dont les correspondants de SOTA Vision Antonina Favorskaya et Artyom Krieger, ainsi que Konstantin Gabov, producteur pour l’agence de presse Reuters, et Sergey Karelin, vidéaste pour l’Associated Press et Deutsche Welle. Sept personnes ont été accusées d’avoir financé FBK et deux autres – Sebastian Sultanov, 15 ans, et Evgeny Smirnov , un habitant de Saint-Pétersbourg – sont accusées d’avoir fait des graffitis en soutien à Alexeï.
Les poursuites pénales concernent des personnes de 14 à 85 ans, très majoritairement des hommes.
La censure et la restriction de la liberté d’expression dans les médias ainsi que les pressions exercées sur les journalistes ne sont pas une nouveauté pour les autorités russes. Depuis le début de l’invasion à grande échelle, cette tendance n’a fait que s’intensifier. On a connaissance d’au moins 1 798 cas de pressions exercées sur les médias, les journalistes et les blogueurs, provenant de sources ouvertes et directement communiquées à OVD-Info.
En 2024, le nombre de poursuites administratives engagées contre des journalistes a augmenté de façon notable, et ces poursuites se transforment souvent en poursuites pénales. Cela est principalement dû aux poursuites engagées en vertu de l’article relatif au manquement aux devoirs d’un « agent étranger ». Sur les 76 poursuites pénales engagées contre des journalistes en 2024, 15 ont été engagées spécifiquement en vertu de cet article, ce qui représente le nombre le plus élevé de poursuites engagées en vertu d’un seul article. Par rapport à l’année précédente, le nombre d’affaires pénales engagées en vertu de cet article contre des journalistes a été multiplié par 15 : en 2023, seulement quatre affaires ont été engagées en vertu de cet article.
La plupart des personnes condamnées pour incendie criminel ont été accusées d’incendie criminel d’infrastructures ferroviaires, soit 85 personnes. Dans les cas d’incendie criminel de bureaux de recrutement militaire, 24 personnes ont été condamnées ; 21 personnes ont été condamnées pour avoir mis le feu à d’autres installations (une personne est parfois accusée d’incendie criminel de plusieurs installations). L’éventail des peines prévues pour les cas d’incendie criminel est large : de 4 à 26 ans de prison.
Le piège des républiques de Donetsk et de Louhansk
La mobilisation dans les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk autoproclamées a été annoncée quelques jours avant le début de l’invasion russe en février 2022 et s’est transformée en raids massifs. Depuis lors, la Russie a annexé les deux républiques, leurs milices ont été absorbées par l’armée russe et leurs combattants, souvent sans le savoir, ont reçu par défaut le statut de soldats sous contrat. Ainsi, des milliers d’hommes, dont la plupart ont pris les armes contre leur gré, se sont retrouvés piégés : pendant la guerre, il est presque impossible de quitter le service, et pour s’échapper, ils font face à une procédure pénale, et une peine avec sursis s’ils quittent leur unité. Il ne reste plus qu’à choisir entre le front et la prison. Selon la base de données du ministère de l’Intérieur et les fuites étudiées par Mediazona, au moins 2 850 personnes sont actuellement confrontées à ce choix. Elles sont recherchées en Russie pour avoir quitté leur unité sans autorisation [17].
Une jeunesse sacrifiée
M6 a diffusé une émission Enquête exclusive titrée « Ukraine : une jeunesse sacrifiée ? » Le reportage suit des combattants, un bénévole humanitaire, des proches de soldats morts au front et une équipe qui intercepte des réfractaires. À Lviv, dans la clinique moderne Superhumans, spécialisée en prothèses et financée par des parrainages d’entreprises, des mutilés, parmi les 50 000 Ukrainiens qui ont besoin de prothèses, témoignent de leur optimisme. Un soldat a subi 679 jours de captivité en Russie, des tortures et un traumatisme crânien dû à des bouteilles brisées sur la tête. Lors de l’échange de prisonniers dont il a bénéficié, il avait perdu 60 kilos. Il est maintenant bénévole pour le soutien aux traumatisés.
Yabloko
Vladimir Efimov, 70 ans, est l’un des journalistes les plus célèbres du Kamtchatka ; en 1989, il a créé la première chaîne de télévision indépendante non étatique TVK en URSS et en a été le rédacteur en chef pendant 18 ans. Il est dirigeant, au Kamtchatka, du parti d’opposition Yabloko, le seul parti politique russe légal prônant un cessez-le-feu et participant aux élections sous le slogan « Pour la paix et la liberté ! » Efimov a été condamné à deux ans de prison dans le cadre d’une affaire pénale pour « discrédit de l’armée ». Il est le sixième membre de Yabloko à faire l’objet de poursuites pénales après le début de l’invasion de l’Ukraine.
La première affaire pénale contre Efimov a été ouverte en 2022. Il a été traduit en justice à plusieurs reprises pour ses publications pacifistes, pour des articles de « discrédit de l’armée » et de « démonstration de symboles extrémistes ». Il s’agissait de la première affaire pénale au Kamtchatka fondée sur un tel article. Il a alors été condamné à une amende de 200 000 roubles [18].
Agents étrangers
Irina Vorobyova, s’entretient dans Novaya Gazeta [19] avec l’avocate et fondatrice du Centre pour la protection des droits des médias, Galina Arapova, elle-même désignée comme « agent étranger ». Actuellement, le ministère de la Justice recense comme agents étrangers environ 700 personnes et environ 200 organisations et diverses initiatives publiques. En octobre 2024, la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré que cette loi viole les droits à la liberté d’expression, la liberté d’association et le droit à la vie privée. Elle est contraire à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Les droits de participation aux élections à tous les niveaux sont limités. Les agents étrangers ne peuvent pas faire campagne pour des candidats ni être députés, ni diffuser des informations destinées aux mineurs, enseigner dans les établissements étatiques et municipaux, etc. Les entrepreneurs ne peuvent pas publier de publicité. Les agents étrangers doivent rendre compte de leurs finances, ce qui est une atteinte à la vie privée. Les écrivains, les journalistes, les musiciens, les créateurs ne peuvent profiter des redevances de leurs propriétés intellectuelles. Leurs livres sont retirés ou vendus dans des emballages opaques portant des marques comme s’il s’agissait de publications érotiques, dont le contenu est interdit aux mineurs. L’État se réserve le droit d’utiliser les productions intellectuelles, comme les musiques, pour son seul intérêt. À partir de mars 2025, tous les revenus de la location ou de la vente de biens iront à un compte spécial fermé. Les mêmes restrictions s’appliqueront aux revenus des dépôts bancaires et aux dividendes.
Conclure des contrats de travail avec des agents étrangers est quasi impossible, et leurs proches sont contraints de quitter leur emploi. La police a fouillé chez le père, âgé de 95 ans, de l’homme politique du parti Yabloko, Lev Shlosberg et la mère de la journaliste Alesya Marokhovskaya. Cela s’accompagne généralement de saisies de matériel et d’interrogatoires.
La présence ou l’absence de financement n’a aucune importance pour être inscrit sur le registre des agents étrangers. Il suffit qu’un fonctionnaire décide qu’une personne est sous influence étrangère, quoi que cela signifie. Cet outil opaque a déjà été utilisé pour éliminer des concurrents commerciaux.
Des journalistes ont été inscrits sur le registre des agents étrangers, prétendument parce qu’ils utilisaient des plateformes étrangères telles que YouTube et Telegram. Cela représente environ une personne sur deux dans le pays, y compris les jeunes enfants.
Des journalistes ou des experts dont les voix sont entendues publiquement ont d’autres raisons d’être inscrits sur le registre : ils ont participé à la préparation de documents pour les agents étrangers, ont accordé des interviews à des médias étrangers, en direct hors de la Fédération de Russie. Les perspectives de recours sont nulles.
Si vous critiquez la police pour avoir torturé un détenu ou si vous exprimez des critiques concernant le mauvais état environnemental de la région, vous le faites exclusivement à partir d’une position étrangère et contre votre État d’origine.
Il existe une pratique, tant aux États-Unis que dans d’autres pays, selon laquelle les lobbyistes politiques s’enregistrent et déclarent leur position à l’État. Mais il s’agit d’une pratique ouverte, c’est-à-dire que le lobbying politique en soi n’est pas punissable dans ces pays ; il existe en tant que mécanisme permettant de promouvoir des initiatives législatives dans l’intérêt de grandes entreprises ou d’industries entières, ainsi que d’États étrangers.
Nous observons désormais la même tendance en Géorgie, où un certain nombre d’ONG choisissent de fermer leurs portes après l’adoption d’une loi similaire.
Maintenant, ils inscrivent d’abord quelqu’un dans le registre des agents étrangers, puis ils lui imposent une amende pour ne pas s’être inscrit volontairement.
Les experts militaires, les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les avocats spécialisés dans l’aide au personnel militaire se sont tus, car la « collecte délibérée d’informations sur les activités militaires de la Fédération de Russie » relève du crime. Il ne s’agit pas de secrets militaires, tout ne concerne que des sources ouvertes accessibles à tous. Tout avocat qui défendrait une famille ayant perdu un fils à la suite d’un bizutage militaire serait passible de poursuites. La liste des éléments sur lesquels des informations ne peuvent pas être collectées comprend, par exemple, des informations sur le « climat moral et psychologique » dans l’armée. Ou des informations sur les crimes commis par le personnel militaire ou dans l’armée. Le chercheur français Laurent Vinatier a été condamné à trois ans de prison pour ne s’être pas enregistré comme agent étranger.
[1] Stéphane Siohan, « "Ça va nous détruire de l’intérieur" : les soldats ukrainiens suspendus aux coupes de Washington », Libération, 1er février 2025 ; Thomas d’Istria et Philippe Ricard, « L’Ukraine panique et fait appel aux donateurs européens », Le Monde, 2 février 2025.
[2] Nelly Didelot, « Les médias d’Europe de l’Est menacés par la désinformation », Libération, 1er février 2025.
[3] The Veteran, printemps 2022, volume 52, numéro 1.
[4] https://www.tf1info.fr/replay-lci/videos/video-le-club-info-du-vendredi-24-janvier-7853-2346846.html, 24 février 2025, consulté le 1er février 2025.
[5] Hélène Bienvenu « En Biélorussie, la prison broie les opposants », Le Monde, 2 février 2025.
[6] Adrian Horton, The Guardian, 25 janvier 2025.
[7] Christian Blauvelt, https://news.yahoo.com/news/mr-nobody-against-putin-review-160723095.html?guccounter=1, 26 janvier 2025, consulté le 2 février 2025.
[8] Fabian Scheidler, « Les Verts, moteur du militarisme allemand », Le Monde diplomatique, février 2025.
[9] Alexeï Sakhnine et Lisa Smirnova, « Chasse aux migrants en Russie », Le Monde diplomatique, février 2025.
[10] https://novayagazeta.ru/articles/2025/01/17/advokatov-navalnogo-prigovorili-k-srokam-ot-35-do-55-let-kolonii-po-delu-ob-uchastii-v-ekstremistskom-soobshchestve-news, publié et consulté le 17 janvier 2025.
[11] https://meduza.io/feature/2025/01/17/posle-togo-kak-zakonchilis-stalinskie-vremena-s-advokatami-tak-ne-postupali, publié et consulté le 17 janvier 2025.
[12] https://novayagazeta.ru/articles/2025/01/17/k-roditeliam-ili-iashina-prishli-s-obyskom-siloviki-interesovalis-mestonakhozhdeniem-politika-news, publié et consulté le 17 janvier 2025.
[13] https://meduza.io/feature/2022/02/25/pryamo-seychas-mister-putin-vy-seete-smert-i-razrushenie, consulté le 17 janvier 2025.
[14] Thomas D’Istria, « En Ukraine, des jeunes hommes prêts à tout pour éviter le front », Le Monde, 19 janvier 2025.
[15] Thierry Hillériteau, « Le difficile retour des artistes russes sur la scène internationale », 20 janvier 2025.
[16] Valérie Duponchelle, « L’exode des peintres de Moscou à Paris », Le Figaro, 20 janvier 2025.
[17] Nikita Sologoub, Mediazona, 24 janvier 2025, consulté le 28 janvier 2025.
[18] Boris Vishnevsky, https://novayagazeta.ru/articles/2025/01/29/no-est-eshche-i-trete-delo, 29 janvier 2025, consulté le 30 janvier 2025.
[19] https://novayagazeta.ru/articles/2025/01/29/vam-zdes-ne-zhit, 29 janvier 2025, consulté le 30 janvier 2025.