Les images se bousculent de tous ces moments partagés, ces échanges chaleureux, denses, sans concessions, avec les uns et les autres. Au cours de toutes ses années, elle participa aux activités de l’Observatoire, notamment comme membre du Conseil d’administration (de 1999 à 2012), rédigeant nombre de compte rendus de réunions, établissant des contacts, corrigeant les épreuves de plusieurs de nos publications, participant à la recherche de financement. Elle nous accueillait toujours aussi généreusement lorsque nos activités nous conduisaient à Paris, ce qui était fréquent.

C’est via « la grande dame d’Amnesty », comme elle se plaisait à la nommer, que nos chemins se sont croisés au cours de l’année 1997, pour ne plus se quitter. Martine était alors responsable de la « Commission matériels de sécurité et de police » d’Amnesty France. Quelques mois auparavant, l’organisation venait de décider non seulement d’élargir ses thématiques, mais également ses modes de fonctionnement en acceptant de participer à des collectifs. À ce titre, Martine a coanimé la campagne d’opinion « Exportations de matériels de sécurité et de police, transferts militaires, imposons des critères » aux côtés de six autres organisations. S’en est suivi le collectif « Armes légères, la balle est dans notre camp » au nom duquel avec Martine nous avons co-organisé un grand colloque au Sénat en septembre 2020.

Nombreux étaient les engagements de Martine comme son soutien aux Palestinien·nes, renforcé par son séjour en Palestine et qui prenait des formes multiples (implication dans l’Association France Palestine Solidarité, accueil de Palestinien·nes, organisation d’une expo de photos, etc.). Depuis le 7 octobre 2023, elle ne décolérait pas contre la politique génocidaire du gouvernement israélien, participant à de nombreuses manifestations et notamment encore en juin dernier à celles organisées contre la présence d’Israël au salon d’armement Eurosatory à l’initiative de « Stop arming Israël ».

Martine, chez elle, en 2022

Impliquée depuis sa jeunesse dans de nombreuses actions, pour les droits des femmes, contre la guerre d’Algérie, au niveau syndical, lorsqu’elle travaillait dans la formation permanente, en solidarité avec les migrants et les défavorisés, la liste est longue de toutes les causes auxquelles elle a apporté son énergie, sa générosité, sa passion, que ce soit sur le plan national ou dans son quartier du 14e arrondissement de Paris où elle habitait.

Merci Martine pour tout. Ton énergie, ta gaité, ton ouverture, ta ténacité, nous accompagnent.

Patrice Bouveret

Photos d’Anne Paq