En Algérie, quarante ans auront été nécessaires pour que se fasse jour une volonté politique de prendre en charge les conséquences des essais nucléaires au Sahara. À la demande du gouvernement algérien, une expertise de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a été réalisée en 1999 sur les sites de Reggane et d’In-Eker. Puis, en février 2007, le gouvernement algérien est allé plus loin en organisant un colloque international à Alger « sur les conséquences environnementales et sanitaires des essais nucléaires » suivi d’une visite sur le site d’In-Eker, où ont eu lieu les essais souterrains, avant d’autoriser cette seconde visite à Reggane.
Le gouvernement français vient d’une part de faire un geste en remettant au gouvernement algérien les plans d’emplacement des mines antipersonnel enfouies pendant la guerre d’Algérie. D’autre part, en Polynésie un travail de réhabilitation des sites et de suivi médical est mis en place par le ministère de la Défense. Le temps n’est-il pas alors venu pour le gouvernement français de faire toute la transparence et d’entamer des négociations avec le gouvernement algérien sur cette page douloureuse de l’histoire des relations franco-algériennes, afin d’engager d’un commun accord des actions concrètes de « réhabilitation » et de « réparation » ?
Une version anglaise de ce numéro est disponible grâce au travail de traduction réalisé par Robert M. Davis et Mary Byrd Davis.
Sommaire
- Reggane Plateau : une immense base militaire
- Le champ de tir des quatre « Gerboise »
- Inquiétudes d’un médecin
- Interrogations légitimes
- Recommandations
- Témoignage : le peuple de Reggane réclame justice
- Pour en savoir plus