Quarante-huit ans après la bombe de Reggane, un gouvernement français admet l’évidence. Non, nos essais n’ont pas été « particulièrement propres » comme on le claironnait en 1973 dans le Livre blanc sur les expérimentations nucléaires. Ils ont même fait des « victimes » que nous allons indemniser. Bref, un acte de contrition. Bien tardif. Pourtant beaucoup d’observateurs peu attentifs s’en sont contentés tout en félicitant les associations, comités de soutien, parlementaires, médias qui auraient « arraché » cette victoire du bon sens.
Le 27 novembre 2008, après avoir cassé un mouvement d’unanimité parlementaire — de la gauche à la droite —, le ministre de la Défense Hervé Morin décide de reprendre la main sur le dossier des conséquences des essais nucléaires. En clair, il n’est pas question que les instances de la démocratie parlementaire mettent le nez dans un dossier réservé aux Armées et au lobby nucléaire. Le projet de loi Morin
« relatif à la réparation des conséquences sanitaires des expérimentations nucléaires » en gestation a des relents de tartufferie sur lesquels il faut ouvrir les yeux.
Outre l’analyse du projet de loi gouvernemental, ce numéro de la Lettre de Damoclès contient également un dossier spécial sur « Conflits et migrations : double peine pour les peuples », réalisé comme contribution de l’Observatoire des armements à l’édition 2008 de la « 11e semaine de la solidarité internationale ».
Sommaire
- Essais nucléaires : une loi pour rien ?
- Commerce des armes : recul de la transparence
- Dossier Conflits et migrations : double peine pour les peuples
- Notes de lecture.