Dégâts collatéraux

Ce 24 janvier, M. François Geleznikoff, directeur des applications militaires du CEA, auditionné par la Commission de la défense nationale et des forces armées, a « précisé que la force de frappe française est destinée à infliger des dommages inacceptables aux centres de pouvoir seulement. »
Nous aimerions bien savoir comment M. Geleznikoff compte s’y prendre pour éviter les énormes dégâts collatéraux que l’utilisation d’une arme nucléaire va inévitablement provoquer ? Car les « centres de pouvoir » se trouvent en règle générale au cœur des capitales des États où vivent une population civile qui en subirait les conséquences…
François Hollande, en 2015 avait défini les centres de pouvoir comme « des centres névralgique s , politiques, économiques et militaires » (discours d’Istres, 19 janvier 2015).
Même en prenant cette définition, un rapide examen des lieux d’implantation des « centres de pouvoir », que ce soit en Russie, en Chine ou dans n’importe quel autre État, montre qu’ils sont situés toujours au milieu ou à proximité de zones urbaines à forte densité de population… Ce qui rend difficile le respect du principe de discrimination et d’usage proportionné de la force prévu par le droit international et provoquera d’immenses dégâts humains ! De tels propos devraient susciter quelques interrogations à l’heure du renouvellement de l’arsenal nucléaire prévu par la LPM.
Jean-Marie Collin & Patrice Bouveret