Procès en Russie
Condamnation d’un incendiaire opposé à l’invasion russe
Le 26 octobre 2022, un tribunal de Crimée a condamné Aziz Fayzullaev à trois ans de prison pour avoir incendié, le 6 juin, un bâtiment administratif avec deux cocktails molotov.
Selon le texte du verdict, Fayzullaev a commis cet acte parce qu’il était contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie, car ses parents et amis y vivent. Il aurait lu les informations sur Telegram et « a fait confiance au flux d’informations des médias ukrainiens. »
Deux jours après l’incendie, une vidéo Telegram a été publiée. Le jeune homme, sous la contrainte selon sa sœur, a plaidé coupable et déclaré qu’il « avait eu une poussée de honte » pour ses actions [1].
Le seul Ukrainien que je puisse tuer, c’est moi-même
Novaya Gazeta Europe [2] relate le cas de Yuri Yatsentyuk. Né il y a 35 ans en Ukraine, sa famille l’emmène en Russie pour fuir les radiations de Tchernobyl et il devient citoyen russe. Retraités, ses parents rentrent il y a quelques années en Ukraine. Lors de l’invasion, leur ville est bombardée et ils cessent de recevoir leurs pensions. Yuri est mobilisé et ne peut plus les secourir financièrement. Pour leur venir en aide, il tente de passer en Pologne. Il est arrêté par les garde-frontière russes. En réponse à la question des enquêteurs « Pourrait-il tirer sur les Ukrainiens ? », il est stupéfait, silencieux. Puis il répond : « Le seul Ukrainien que je pourrais tuer, c’est probablement moi-même. ». Il est maintenant dans l’attente de son procès.
Communauté russe en Géorgie
Le site polonais OKO Press, repris par Courrier international [3], consacre un article à l’importante communauté de réfractaires russes à la guerre en Ukraine qui vit à Tbilissi, la capitale géorgienne.
L’un de ces expatriés commente : « Nous avons tout ce qu’il nous faut : du calme, un séjour d’un an sans visa, nous pouvons travailler sans problème, ouvrir des comptes bancaires et des entreprises. La vie est bon marché. Mais la Russie a envahi plus d’une fois la Géorgie, et pour certains Géorgiens, entendre Tbilissi parler russe depuis mars peut s’avérer traumatisant. »
Selon les sites Geostat et Sova.news, les Russes, considérés comme touristes, ont ouvert 45 000 comptes bancaires, ont reçu 187 millions de dollars de crédit et créé 13 000 entreprises. Ils ont acheté 3 000 biens immobiliers. Leur présence entraîne le doublement des loyers.
Les initiatives sont nombreuses : des clubs et des lieux de rencontre, quinze écoles à domicile et des écoles maternelles pour les enfants d’expatriés. Les Géorgiens se sentent exclus de ce « ghetto ». Cet entre-soi est pourtant revendiqué par certains Russes, contrairement à d’autres qui critiquent l’arrogance de leurs compatriotes et font l’effort d’apprendre le géorgien.
Les Géorgiens ont accueilli les militants et les journalistes arrivés au printemps. Mais ils redoutent que des agents des services de renseignement et des saboteurs accompagnent la forte vague consécutive à la mobilisation de septembre.
Des bars et des clubs géorgiens excluent les Russes ou les obligent à signer une déclaration reconnaissant que Poutine est un dictateur et condamnant ses agressions contre l’Ukraine et la Géorgie et leur occupation.
Des chiffres sur la répression en Russie
Le site ovdinfo.org publie les chiffres de la répression des militants contre la guerre en Russie du début de la guerre au 24 octobre 2022 [4] :
Plus de 19 000 détentions dans 226 lieux en Russie et sur la péninsule de Crimée. Outre les détentions lors de rassemblements anti-guerre, on compte 154 détentions pour des posts anti-guerre, 126 détentions pour des symboles anti-guerre et 229 détentions à la suite d’actions anti-guerre. En huit mois, on ne connaît que 18 jours où personne n’a été détenu par les forces de sécurité russes pour une position anti-guerre.
237 fois les forces de sécurité ont empêché les avocats et les défenseurs d’entrer dans les postes de police.
Les législateurs russes ont proposé 29 fois des lois ou des amendements visant à étendre l’appareil de pression sur la société.
Les avocats d’OVD-Info assistent 45 personnes jugées en vertu d’articles criminels anti-guerre.
Une trentaine d’étudiants expulsés pour leur position anti-guerre. Parmi eux figurent 17 étudiants de l’Université islamique de Tchétchénie, qui ont refusé de participer à un rassemblement de soutien aux « référendums » sur le rattachement des territoires de l’Ukraine à la Russie. Officiellement, le motif d’expulsion est appelé « violation des règles du règlement intérieur des étudiants ».
129 personnes et organisations, dont ovdinfo, ont reçu le statut « d’agents étrangers ».
En raison de l’absence de mention « agent étranger » sur le Site Web OVD-Info, une amende d’un demi-million de dollars a été infligée à Memorial, co-lauréat du Prix Nobel de la paix 2022.
16 organisations ont été déclarées « indésirables ».
Selon Roskomsvoboda, au cours du mois d’octobre, les agences gouvernementales russes ont bloqué plus de 20 000 ressources informatiques. Meta (propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp) figure dans la liste des terroristes et extrémistes. Des journalistes ont été arrêtés.
Conseil des mères et des épouses
Le 28 septembre 2022, l’Union panrusse pour la renaissance de la Russie annonce la création du Conseil des mères et des épouses dirigé par Olga Tsukanova. Celle-ci a lancé quelques jours plus tôt un appel aux mères et aux épouses de mobilisés et de conscrits afin de faire réagir le ministère de la défense et le bureau du procureur aux violations commises dans l’armée.
Le 14 novembre, plus de 20 militantes du conseil, venues de différentes villes russes au siège du district militaire occidental à Saint-Pétersbourg, font part de leurs revendications : entamer des négociations avec l’Ukraine, refuser d’utiliser des armes nucléaires, retirer les conscrits de la région de Belgorod, traiter les cas de conscription illégale et d’envoi de conscrits dans la zone de guerre. La police ne les arrête pas. Ces femmes déplorent les pressions incitant les conscrits à signer des contrats d’engagement, l’impréparation des militaires au combat, leur mauvais équipement et le manque de nouvelles adressées à leurs proches [5].
Milice Wagner
Sans aucune fonction officielle, Evgueni Prigojine possède le pouvoir de recaser des prisonniers russes dans sa milice privée Wagner sur le front ukrainien. D’après l’ONG Rus Sidachaïa (La Russie à l’ombre) qui défend les prisonniers, un tiers des détenus signe le contrat d’engagement. Le recruteur précise pourtant que les chances de survie sont faibles. « Quatre-vingt-dix-neuf pour-cent périssent. », assure Olga Romanova, fondatrice de Rus Sidachaïa. Qui recule, se rend ou déserte est liquidé sur le champ. Olga Romanova parle de quarante détenus recrutés assassinés par leurs congénères. D’après la militante réfugiée à Berlin, « Ils sont exclusivement déployés en première ligne. Derrière eux se trouvent les "troupes barrières" [chargées de tirer sur les précédents au cas où ils reculeraient], puis les mobilisés et enfin les troupes professionnelles. »
Wagner est coupable de plusieurs activités illégales en Russie : le mercenariat et son recrutement, l’extraction de prison de détenus au bénéfice d’une société privée, leur envoi à l’étranger et leur dotation en armes.
Selon plusieurs sites d’information indépendants, les proches des miliciens perdent leurs traces et l’administration carcérale refuse les explications [6].
Le Monde [7] considère que « tout est dorénavant autorisé [à Prigojine], non seulement sur des théâtres lointains, mais en Russie même. » Le quotidien cite Alfred Koch, ancien vice-premier ministre de Boris Elstine : « Prigojine et Kadyrov sont la force qui gouvernera la Russie après Poutine. Et Poutine n’est vivant et en bonne santé que jusqu’à ce que ce couple se sente plus fort que l’armée. » Le journaliste conclut : « La nouveauté est que, désormais, ils ont des armées privées, avec artillerie et aviation, et pour emblème une masse tachée de sang. »
Répression croissante en Russie
En Russie, depuis mars 2022, l’opposition à la guerre, qu’elle soit franche, anodine ou privée, risque d’entraîner une amende pour discrédit de l’armée. Officiellement, 4 644 condamnations ont été prononcées au 31 octobre. Les amendes sont impossibles à assumer pour les condamnés à faibles revenus. La chaîne Telegram RosStraf, animée par des Russes exilés, recueille les dons de sympathisants, exclusivement russes, qui contribuent au payement de l’amende. Donateurs et bénéficiaires sont surpris de se compter aussi nombreux.
Selon des défenseurs des Droits de l’Homme, 161 condamnations pour « diffusion de fausses nouvelles sur l’action de l’armée » ont entraîné des peines plus graves, jusqu’à la prison. Un député municipal moscovite, Alexeï Gorinov, a écopé de sept ans d’emprisonnement pour avoir évoqué publiquement « la guerre » et « les enfants ukrainiens tués » par l’armée russe [8].
Depuis le 14 juin 2022, la loi considère comme agent de l’étranger toute personne qui mène de près ou de loin une activité politique et « bénéficie d’un soutien étranger ou se trouve sous influence étrangère. » À partir du 1er décembre, le ministère de la Justice en publiera la liste avec les adresses et les numéros de sécurité sociale.
« Arrêtons de finasser, surtout en période d’opération militaire spéciale. », commente l’ancien président Dimitri Medvedev. « Les activités des agents étrangers doivent être strictement contrôlées, y compris par la société [9]. »
Les défenseurs des Droits de l’Homme, les journalistes et tous ceux dont le regard critique mérite que les médias les désignent comme traîtres seront les premières victimes de cette mesure.
Le 14 novembre 2022, l’agence Tass annonce que des sénateurs soumettent un projet de loi à la Douma d’État pour priver de la nationalité russe acquise les responsables de nombreux délits allant de la perte de bien militaire à la reddition volontaire et à la désertion pendant la loi martiale ou la mobilisation en passant par l’évitement du service militaire en feignant la maladie.
La veille un amendement a été déposé dans le même sens à la chambre basse pour « discrédit » de l’armée, appel à la violation de l’intégrité territoriale ou participation aux activités d’une organisation « indésirable » [10].
Exécution par la milice Wagner d’un de ses membres accusé de désertion
Le 14 septembre 2022, une vidéo a montré Evguéni Prigojine haranguant des prisonniers d’une colonie pénitentiaire russe pour les inciter à s’engager dans sa société militaire privée du groupe Wagner, afin de bénéficier d’une libération après six mois. Il avertit : « Ceux qui une fois en Ukraine disent qu’ils se sont trompés, on les reconnaît comme déserteurs. Dans ce cas, vous êtes envoyés au peloton d’exécution [11]. »
Deux mois plus tard sa menace est mise à exécution. Selon l’ONG Gulagu.net, spécialisée dans la défense des détenus en Russie, Evguéni Noujine était l’un de ces prisonniers recrutés pour combattre en Ukraine. Une vidéo sur des comptes Telegram proches du Groupe Wagner le montre qui reconnaît s’être délibérément rallié à l’armée ukrainienne [12]. Il poursuit : « Dans une rue de Kiev, j’ai reçu un coup sur la tête […] Je me suis réveillé dans cette cave où on m’a indiqué qu’on allait me juger. » On le voit ensuite, le crâne maintenu contre un bloc de pierre avec du film plastique. Comme un déserteur de Wagner en Syrie en 2019, il est frappé à la tête avec une masse et achevé d’un deuxième coup.
Le chef des mercenaires de Wagner, Evgueni Prigojine est cité par son service de presse :
« Dans ce show, on voit que [cet homme] n’a pas trouvé son bonheur en Ukraine, mais qu’il a rencontré des personnes peu aimables mais justes [13]. »
« [Cette vidéo] pourrait avoir pour titre “Un chien mérite de mourir comme un chien”. C’est un magnifique travail de réalisation, cela se regarde d’une seule traite. J’espère qu’aucun animal n’a été blessé pendant le tournage [14]. »
Sur Twitter, le blogueur Dimko Zhluktenko affirme qu’Evguéni Noujine, qu’il a rencontré, a été l’objet d’un échange contre des prisonniers russes. Gulagu.net demande au président ukrainien Volodymyr Zelensky que la lumière soit faite sur les raisons pour lesquelles cet homme, après s’être rendu, a pu retomber dans les mains des Russes.
Dans un deuxième communiqué, Evgueni Prigojine nie toute implication dans l’exécution qu’il attribue sans preuve aux services secrets américains. Il ajoute : « Les employés de Wagner se distinguent par leur excellente discipline et leur strict respect des normes internationales et des règles de comportement social globalement acceptées [15]. »
L’attaché de presse du président russe, Dmitri Peskov, ne commente pas la vidéo. « Ce ne sont pas nos affaires. », déclare-t-il [16].
Par son impunité bienveillante envers cette « justice » sadique exercée sur son territoire par une société privée, le pouvoir ne cache pas sa complicité. Le pouvoir accordé aux milices Wagner et à son chef laisse présager le pire, même au-delà de la guerre.
Manifestations de mécontentement des soldats, de leurs mères et compagnes
Manifestations de soldats
Novaya Gazeta Europe apporte des précisions sur les manifestations de mécontentement des soldats.
Le 1er novembre, des soldats manifestent dans un centre de formation. Gulagu.net publie leur lettre : « Chers citoyens de la Fédération de Russie, les militaires mobilisés de la République tchouvache se tournent vers vous ! Nous, risquant nos propres vies, allons vers une mort certaine pour votre sécurité et votre vie paisible ! Notre État refuse de nous verser l’argent d’un montant de 195 000 roubles, que notre président Vladimir Vladimirovitch Poutine nous a promis ! Au nom de quoi devrions-nous aller nous battre pour cet État, laissant nos familles sans soutien ? ! Nous refusons de participer à l’opération militaire spéciale et demanderons justice jusqu’à ce que nous recevions l’argent promis […] »
La vidéo du centre d’entraînement montre des centaines d’hommes, debout sur le terrain de parade, exigeant vainement la présence du commandant du régiment.
Un soldat témoigne : « Je ne veux absolument pas tuer qui que ce soit et je ne le ferai pas, même si je me laisse mobiliser comme un mouton. J’ai pensé à me rendre d’une manière ou d’une autre. […] Je n’ai plus de travail, ma femme a déjà commencé à économiser de l’argent, car j’ai été licencié du travail, rien de bon n’est attendu, il n’y aura pas de paiement. Peut-être que je dois juste me laisser tuer pendant la guerre, m’exposer à une balle, je ne sais pas... Pour qu’au moins après ma mort, ils reçoivent de l’argent du cercueil. »
Le rassemblement dure jusqu’à la tombée de la nuit, lorsque la Garde russe tente de disperser les émeutiers. Le lendemain, ceux-ci refusent de participer à l’entraînement. Plus de 1 800 mobilisés de Tchouvachie déposent une lettre de démission adressée au commandant de l’unité. La plupart d’entre eux sont renvoyés chez eux en congé pendant deux jours sans que leurs revendications soient satisfaites.
À l’exemple des Tchouvaches, le 5 novembre, des mobilisés protestent près de Kazan. Ils manquent d’eau, de nourriture et de bois de chauffage et ils n’ont que des armes rouillées et fonctionnant mal. Le 8 novembre des protestations similaires émanent de la région d’Oulianovsk [17].
Manifestations de femmes
« Nos fils et nos maris ne sont pas de la chair à canon. », « Ils ont été emmenés en première ligne et abandonnés par leur commandement avant d’être soumis à un bombardement pendant trois jours. », proclament des femmes russes de régions proches de l’Ukraine. Depuis le début du mois de novembre, les vidéos des manifestations se multiplient.
À Donetsk, des mères ont obtenu le retour des étudiants dans leur famille. Dans la région de Louhansk, des femmes ont retrouvé leurs proches livrés à eux-mêmes et affamés après avoir refusé leur retour au front. Contrairement aux Comités des mères de soldats qui, pendant les guerres de Tchétchénie, ramenaient leurs fils du front ou de captivité et, en faisant pression sur le pouvoir, obtenaient des droits pour les militaires, les manifestantes ne s’opposent pas à « l’opération militaire spéciale » ni au pouvoir. Elles s’inquiètent de savoir qui a survécu ou non. Elles réclament des formations complètes avant l’envoi au front et l’amélioration du commandement et du matériel. L’une d’elles s’inquiète : « Mon mari a posé son arme, et désormais il est dans une cave, accusé d’être un déserteur ; je ne sais pas comment le sortir de là [18]. »
Géorgie
Interrogée le 12 novembre 2022 sur France Inter [19], Salomé Zourabichvili, présidente de la République de Géorgie, réaffirme le soutien total de son pays à l’Ukraine. Sa solidarité est d’autant plus forte que la Géorgie a été envahie plusieurs fois par la Russie qui occupe le territoire de 20 % de sa population.
La présidente fait état de 700 000 Russes qui ont émigré en Géorgie après la mobilisation. La plupart ont seulement transité vers d’autres pays mais 100 000 exilés, généralement d’un bon niveau d’étude, sont restés dans cette république d’un million et demi d’habitants.
Que devraient faire les femmes qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à la guerre ?
L’archiprêtre orthodoxe Mikhail Vasilyev, recteur patriarcal au quartier général des forces de missiles stratégiques russes, a participé en tant qu’aumônier militaire à des « opérations de maintien de la paix » en Bosnie, en Abkhazie, au Kirghizstan et dans le Caucase du Nord [20].
En octobre 2022, il est interrogé par des téléspectateurs sur la chaîne Saviour : « Que devraient faire les femmes qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à la guerre ? ». Il répond : « Chaque femme a été autorisée par le Seigneur à donner naissance à de nombreux enfants. Si une femme, en accomplissant ce commandement "soyez féconds et multipliez", a renoncé aux moyens artificiels d’interruption de grossesse, dans le sens le plus large, il est évident qu’elle aura plus d’un enfant. Cela signifie qu’il ne sera pas si douloureux et effrayant pour elle de s’en séparer, même si ce n’est que pour un moment [21]. »
Le prêtre est tué par un obus le 6 novembre « dans la zone d’une opération militaire spéciale en Ukraine alors qu’il exerçait des fonctions pastorales » indique le site Internet du Patriarcat de Moscou [22]. Le président Poutine lui décerne à titre posthume le titre de Héros de la Fédération de Russie [23]. Qu’en pensent sa mère, gravement malade, et celle de leurs six enfants [24] ?
Au début du mois de novembre 2022, plus de vingt parents de personnes mobilisées des régions de Voronezh, Kursk et Belgorod se sont rendus dans une unité militaire de la ville frontalière de Valuiki, dans la région de Belgorod. Ils demandent que leurs proches soient emmenés en territoire russe. Une femme a déclaré qu’ils étaient « prêts à aller eux-mêmes sur la ligne de front pour sauver les soldats » [25]. À Kazan, des dizaines de mobilisés manifestent après avoir reçu des fusils d’assaut rouillés datant des années soixante-dix. En Tchouvachie, ils sont une centaine à protester pour réclamer les 195 000 roubles promis par Vladimir Poutine [26].
« Le Déserteur » chanté en russe
Le Français Benjamin Sire a adapté à la guerre russo-ukrainienne la chanson antimilitariste « Le Déserteur » de Boris Vian. Il a éprouvé des difficultés à trouver un interprète parmi les russophones, les Russes pour des raisons de sécurité, les Ukrainiens par refus de chanter en Russe. C’est finalement Daria Nelson, née en Ukraine, qui a enregistré la chanson [27].
Biélorussie
Les opposants biélorusses espèrent que l’affaiblissement de Poutine dans sa guerre à l’Ukraine favorisera le renversement du régime d’Alexandre Loukachenko.
En janvier 2022, pour perturber les manœuvres russes préliminaires à l’invasion de l’Ukraine, des pirates informatiques biélorusses du groupe Cyber Partisans [28] ont infecté le réseau de la compagnie ferroviaire publique de leur pays [29]. Ils auraient crypté ou détruit des bases de données destinées à contrôler le trafic, les douanes et les gares. Plutôt que d’utiliser leur ransomware pour exiger de l’argent, le groupe a déclaré qu’il remettrait les ordinateurs en fonctionnement à deux conditions : le retrait des soldats russes de Biélorussise et la libération de cinquante prisonniers politiques qui ont besoin de soins médicaux [30].
Le soir de la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, le 9 août 2020, Andreï Ostapovich, haut fonctionnaire biélorusse spécialisé dans les affaires criminelles, assiste à la répression des manifestants. Il dénonce dans un long rapport envoyé à sa hiérarchie les violences commises par les policiers sur les Biélorusses pacifiques : « Je ne resterai pas silencieux ; je ne participerai pas à la dissimulation de crimes et n’exécuterai pas des ordres criminels », écrit-il. Il se réfugie à Varsovie et crée Bypol, un réseau de plusieurs centaines de membres des forces de sécurité biélorusses, qu’ils soient actifs ou démissionnaires mais n’ayant pas participé aux répressions. Leurs objectifs sont d’inciter leurs collègues à la démission et de documenter les crimes du régime, pour les publier sur les réseaux [31] et servir à de futurs procès [32].
Des membres de Bypol, des cheminots et des pirates informatiques participent au réseau de saboteurs « Les Partisans du rail » [33]. Ils veillent à ne pas faire de victimes humaines [34]. De février à mai 2022, plus de 80 actes de sabotage contre les chemins de fer sont effectués dans toutes les régions de Biélorussie [35]. Quelques jours après l’invasion, ils réussissent à bloquer, sur les lignes de front, les troupes russes sans nourriture, carburant ni munitions [36]. Plusieurs dizaines de cheminots activistes sont arrêtés [37]. En avril 2022, trois saboteurs présumés sont appréhendés et la police tire une balle dans le genou d’au moins l’un d’eux. La télévision d’État diffuse des images d’un homme ensanglanté. À cause de la répression et de la surveillance accrue des lignes ferroviaires, notamment par drones, « Il est devenu trop dangereux de faire des attaques. » admet le lieutenant-colonel Alexander Azarov, un ancien responsable des forces de sécurité qui dirige Bypol depuis Varsovie [38]. La Biélorussie est le seul pays européen à appliquer la peine de mort. Les sabotages, considérés comme des actes de terrorisme, en sont désormais passibles [39].
Trois mois après le début de l’invasion de l’Ukraine, quelque 2 100 personnes sont détenues ou mises à l’amende en Biélorussie pour des actions antiguerre. En nageant dans une rivière glaciale, certains opposants parviennent à fuir en Lituanie. L’association biélorusse Dapamoga [40] les accueille à Vilnius qui est un centre de la résistance biélorusse à Loukachenko. La candidate à l’élection présidentielle de 2020, Svetlana Tsikhanovskaïa, s’est exilée dans cette ville [41]. Kiev ne la reconnaît pas comme dirigeante de l’opposition et lui préfère le régiment Kastous-Kalinowski composé de cinq cents volontaires biélorusses qui se battent aux côtés de l’Ukraine [42].
Dans la ville polonaise de Biała Podlaska, c’est une fondation de solidarité avec le Bélarus qui aide les réfugiés. À la suite des répressions de 2020, la Pologne a octroyé en 2021 plus de 90 000 visas humanitaires à des Biélorusses [43]. Plusieurs milliers de dissidents ont également bénéficié du droit d’asile. Convoqué à l’armée, un réfugié raconte : « Je ne voulais pas perdre un an et demi de ma vie au sein de ces forces militaires, qui sont en plus utilisées pour réprimer le peuple bélarusse. J’ai donc fui d’abord en Ukraine, et je suis ensuite arrivé en Pologne [44]. »
En 2022, des réfugiés biélorusses en Ukraine fuient l’invasion russe de ce pays. Arrivés en Pologne, ils sont souvent considérés alliés des Russes et mal accueillis [45].
Depuis le 20 octobre, les candidats à l’exil sont empêchés de s’envoler vers un pays tiers depuis l’aéroport de Minsk [46].
Russie
L’ex-président russe Dmitri Medvedev s’emporte : « Les traîtres lâches et les déserteurs cupides sont partis à mille lieues – que leurs os pourrissent en terre étrangère ! » La Russie est « plus forte et plus pure » sans eux, écrit-il sur le réseau social Telegram « [47].
D’après Le Monde du 4 novembre 2022 [48], « Le sort de ceux qui refusent de combattre est flou. » Quarante hommes sont gardés illégalement dans une cellule près de Louhansk.
Le 4 novembre, le ministère de la Défense britannique rapporte : « Récemment, les généraux russes ont probablement voulu que leurs commandants utilisent des armes contre les déserteurs, y compris éventuellement en autorisant le tir pour tuer ces défaillants après qu’un avertissement a été donné. ». Cette « tactique » témoigne « de la faible qualité, du moral bas et de l’indiscipline des forces russes [49]. »
Le 15 octobre 2022, sur la base de Soloti qui abrite une centaine de mobilisés de la région de Briansk qui refusent d’aller au combat, une fusillade mortelle oppose des soldats russes dans des circonstances mal définies [50].
Les réquisitions arbitraires de soldats, les manifestations de protestation et les répressions souvent illégales et brutales se multiplient [51]. Dans plusieurs villes du Daghestan, le 25 septembre, des manifestants affrontent, parfois violemment, les forces de sécurité pendant plusieurs heures. Les femmes sont généralement en première ligne car les hommes arrêtés reçoivent souvent une convocation militaire [52]. « Évidemment, la télévision n’a rien montré. », dit un commentaire sur un réseau Telegram d’épouses d’hommes mobilisés [53]. Par le même canal, des suggestions sont échangées pour échapper à la mobilisation : conseils juridiques, exil, automutilation, médecin complaisant… « Une femme envisage d’inscrire ses enfants à l’université pour leur éviter la mobilisation. "Les places gratuites sont impossibles à obtenir sans corruption !", lui répond-on. » Des réactions favorables à l’« opération spéciale » contrebalancent ces propos.
Sur leur site Internet Arrêtez les wagons [54], des activistes russes revendiquent, après six mois de guerre, plus de cinquante groupes organisés de résistance ferroviaire, des centaines de sabotages par des militants individuels et plus de quatre-vingt-dix déraillements de trains de marchandises qui sont volontairement sans effusion de sang. « En sabotant les voies ferrées, on sauve des vies des deux côtés du front. » Le 8 mai 2022, la chaîne Telegram du mouvement est bloquée parce qu’elle diffusait une carte des sabotages. De juin à la fin du mois d’octobre 2022, le groupe revendique six sabotages contre l’infrastructure ferroviaire russe [55].
Résistance féministe anti-guerre
Le mouvement Résistance féministe anti-guerre [56] (Feministskoïe antivoïennoïe soprotivlenié, FAS) est né dès le lendemain de l’invasion russe pour informer la population russe de la réalité de la guerre. Il fédère 45 organisations qui existaient déjà dans différents secteurs, auxquelles s’ajoutent des dizaines de militantes anonymes dans soixante villes en Russie, sans compter celles qui ont dû s’exiler.
Les militantes installent de nuit, 2 000 mémoriaux en Russie en hommage aux morts de Marioupol, la cité martyre ukrainienne : des croix, parfois avec des noms, plantées dans des cours « de la même façon que les Ukrainiens obligés d’enterrer leurs proches au pied de leurs immeubles [57]. »
Daria Serenko est une des têtes pensantes de la Résistance féministe anti-guerre. Poursuivie pour « extrémisme » avant l’invasion russe, elle avait été interpellée en même temps que son amie Maria Alekhina, membre du groupe punk féministe Pussy Riot. Elle se réfugie en Géorgie. Pour elle, « Être un témoin silencieux de la violence, c’est être complice d’un crime. Nous ne nous tairons pas, quoi que les autorités russes nous fassent [58]. » Selon elle, la violence en Ukraine alimente les violences domestiques et vice versa. « La guerre et les droits des femmes sont étroitement liés car d’un côté, les hommes, qui vont revenir avec leurs traumatismes, constituent un véritable danger pour elles. De l’autre, ceux qui commettent les pires crimes [sur le champ de bataille] sont souvent les mêmes qui se montrent les plus brutaux chez eux [59]. »
Ukraine
En Ukraine, une ligne téléphonique et une plateforme internet, baptisée Je veux vivre facilitent la désertion et la reddition des soldats russes et leur promettent un bon traitement et des soins. Sur l’application, le ministre ukrainien de la Défense s’adresse à eux : « On vous a trahis. […] Vous payez de votre sang les fantasmes de Poutine et ses objectifs mensongers. […] Volodymyr Zelenski se rend sur le front, aux côtés de ses soldats. […] Notre président est aux côtés de son armée. Et il est où, le vôtre ? […] Beaucoup d’entre vous ont déjà compris : on vous a envoyés mourir sans raison. Et c’est peut-être pour ça que votre président se cache dans un bunker. Il a peur de votre mépris. Il a peur de votre haine [60]. »
[1] https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/20/zhitelia-kryma-prigovorili-k-trem-godam-kolonii-po-delu-o-podzhoge-zdaniia-administratsii-news, 20 novembre 2022, consulté le 21 novembre 2022.
[2] Elena Romanova, https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/16/edinstvennyi-ukrainets-kotorogo-ia-mogu-ubit-eto-ia-sam, 16 novembre 2022, consulté le 21 novembre 2022.
[3] Stasia Budzisz, « A Tbilissi, une encombrante petite Russie », 23 octobre 2022, cité par Courrier international, 18 novembre 2022.
[4] https://data.ovdinfo.org/svodka-antivoennyy-repressiy-vosem-mesyacev-voyny#1, consulté le 17 novembre 2022.
[5] https://meduza.io/feature/2022/11/17/boyatsya-uzhe-pozdno, publié et consulté le 17 novembre 2022.
[6] Emmanuel Grynszpan, « Des milliers de prisonniers russes envoyés en Ukraine », Le Monde, 18 novembre 2022.
[7] Benoît Vitkine, « Russie : Les visées politiques de Prigojine », 18 novembre 2022.
[8] Benoît Vitkine, « En Russie, une entraide citoyenne pour payer les amendes politiques », Le Monde, 15 novembre 2022.
[9] Benoît Vitkine, « La Russie va rendre publiques les adresses personnelles des "agents de l’étranger" », Le Monde, 14 novembre 2022.
[10] https://tass.ru/politika/16315671, publié et consulté le 14 novembre 2022.
[11] https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-une-video-montre-un-responsable-de-wagner-recruter-des-prisonniers-pour-aller-combattre-aux-cotes-des-russes_5362567.html, 15 septembre 2022, consulté le 19 septembre 2022.
[12] Gilles Biassette, https://www.la-croix.com/Monde/Le-groupe-Wagner-met-scene-ultraviolence-2022-11-13-1201241893?utm_source=newsletter, publié et consulté le 13 novembre 2022.
[13] « Exécution présumée d’un soldat russe accusé de désertion », https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ukraine-zelensky-accuse-les-forces-russes-d-avoir-commis-des-atrocites-a-kherson_2183501.html, publié et consulté le 14 novembre 2022.
[14] Benoît Vitkine, « Brutale exécution d’un déserteur de Wagner », Le Monde, 15 novembre 2022.
[15] « Le chef du groupe de mercenaires russe Wagner nie toute implication dans une exécution », https://www.lemonde.fr/international/live/2022/11/15/guerre-en-ukraine-en-direct-l-autorite-d-occupation-russe-annonce-quitter-nova-kakhovka-dans-l-oblast-de-kherson_6149884_3210.html, publié et consulté le 15 novembre 2022.
[16] https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/14/eto-ne-nashe-delo-peskov-o-video-kazni-byvshego-zakliuchennogo-i-boitsa-chvk-vagner-news, publié et consulté le 14 novembre 2022.
[17] https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/11/dolg-rodiny, 11 novembre 2022, consulté le 14 novembre 2022.
[18] Benoît Vitkine, « Russie : des vidéos de femmes contre la mobilisation », Le Monde, 16 novembre 2022.
[19] https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-6-9/le-6-9-du-samedi-12-novembre-2022-1073053
[20] https://vk.com/wall-213506596_3239, 7 novembre 2022, consulté le 9 novembre 2022.
[21] https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/08/putin-prisvoil-posmertno-zvanie-geroia-rossii-sviashchenniku-sovetovavshemu-bolshe-rozhat-chtoby-ne-boiatsia-otpuskat-detei-na-voinu-news, 8 novembre 2022, consulté le 9 novembre 2022.
[22] http://www.patriarchia.ru/db/text/5974425.html, consulté le 9 novembre 2022.
[23] http://kremlin.ru/acts/news/69801, 8 novembre 2022, consulté le 9 novembre 2022.
[24] https://vk.com/wall-213506596_3239, art. cit.
[25] https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/09/verstka-v-belgorodskoi-oblasti-rodstvenniki-mobilizovannykh-priekhali-v-voinskuiu-chast-i-potrebovali-vernut-ikh-blizkikh-v-rossiiu-news, publié et consulté le 9 novembre 2022.
[26] Alain Barluet, « Vous êtes de la chair à canon, c’est pour ça que vous êtes ici », Tribune de Genève, 10 novembre 2022.
[27] Angèle Chatelier, https://www.bfmtv.com/people/musique/le-deserteur-de-boris-vian-traduite-en-russe-en-reponse-a-la-mobilisation-lancee-par-poutine_AV-202210180207.html, 18 octobre 2022, consulté le 10 novembre 2022. La chanson sous-titrée en russe et en français : https://youtu.be/nhkRibArSOU, consulté le 10 novembre 2022.
[29] Ryan Gallagher, https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-01-24/hackers-say-they-breached-belarusian-rail-to-stop-russian-troops?leadSource=uverify%20wall, 24 janvier 2022, consulté le 5 novembre 2022.
[30] Anaëlle Lucina, https://geeko.lesoir.be/2022/01/26/bielorussie-des-hackers-demandent-la-liberation-de-prisonniers-politiques, 26 janvier 2022, consulté le 5 novembre 2022.
[31] Ekrp.org, consulté le 5 novembre 2022.
[32] Thomas d’Istria, « Bypol, le réseau dissident créé dans les rangs de la police biélorusse », Le Monde, 25 janvier 2021.
[33] Thomas d’Istria, « L’opposition au régime de Minsk tente de nouer des relations officielles avec Kiev », Le Monde, 19 octobre 2022.
[34] Valery Sharifulin, https://www.wired.com/story/belarus-railways-ransomware-hack-cyber-partisans, 25 janvier 2022, consulté le 6 novembre 2022.
[35] Olivier Truc, « Les Biélorusses lient leur destin à l’Ukraine, alors que la répression se durcit », Le Monde, 17 mai 2022, consulté le 5 novembre 2022. Cf. https://belsat.eu/ru/news/07-04-2022-relsovye-partizany-chto-izvestno-o-zaderzhannyh-v-osipovichskom-rajone, 7 avril 2022, consulté le 7 novembre 2022.
[36] Liz Sly, https://www.washingtonpost.com/world/2022/04/23/ukraine-belarus-railway-saboteurs-russia, 23 avril 2022, consulté le 5 novembre 2022.
[37] Céline Lussato, https://www.nouvelobs.com/monde/20221002.OBS63971/bielorussie-la-repression-est-notre-quotidien.html?at_medium=email&at_emailtype=retention&at_campaign=ObsActu17h&at_send_date=20221002&M_BT=68431130352995, publié et consulté le 2 octobre 2022.
[38] Liz Sly, https://www.washingtonpost.com/world/2022/04/23/ukraine-belarus-railway-saboteurs-russia, 23 avril 2022, consulté le 6 novembre 2022.
[39] Emily Clark et Agnieszka Suszko, « The underground network of Belarusians sabotaging Vladimir Putin’s war in Ukraine and plotting a revolution at home », Australian Broadcasting Corporation, 4 juin 2022, consulté le 5 novembre 2022. Hélène Bienvenu, « En Pologne, les dissidents biélorusses en butte à des réactions de rejet », Le Monde, 30 mai 2022, consulté le 5 novembre 2022. Cf. https://www.opendemocracy.net/en/odr/belarus-opposition-repression-death-penalty-terrorism, consulté le 7 novembre 2022.
[40] https://dapamoga.eu, consulté le 5 novembre 2022.
[41] Olivier Truc, art. cit.
[42] Thomas d’Istria, « À Kiev, deux oppositions biélorusses concurrentes », Le Monde, 7 novembre 2022.
[43] Hélène Bienvenu, art. cit.
[44] Patrice Sénécal, https://courrierdeuropecentrale.fr/nous-nous-sommes-retrouves-comme-nation-en-pologne-une-diaspora-belarusse-entre-renaissance-et-espoir-de-changement, 29 mai 2021, consulté le 6 novembre 2022.
[45] Hélène Bienvenu, art. cit.
[46] https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-minsk-derniere-porte-de-sortie-pour-les-russes-fuyant-la-mobilisation-se-referme, 26 octobre 2022, consulté le 7 novembre 2022.
[47] Medvedev qualifie de « traîtres lâches » ceux qui ont fui pour ne pas combattre en Ukraine », https://www.lemonde.fr/international/live/2022/11/04/guerre-en-ukraine-en-direct-nous-resterons-fermement-aux-cotes-de-l-ukraine-aussi-longtemps-qu-il-le-faudra-declarent-les-pays-du-g7_6148444_3210.html, publié et consulté le 4 novembre 2022.
[48] Benoît Vitkine, « En Russie, un « point final » à la mobilisation qui soulève des doutes ».
[49] « Des unités chargées de sanctionner les déserteurs russes », https://www.lemonde.fr/international/live/2022/11/04/guerre-en-ukraine-en-direct-nous-resterons-fermement-aux-cotes-de-l-ukraine-aussi-longtemps-qu-il-le-faudra-declarent-les-pays-du-g7_6148444_3210.html, publié et consulté le 4 novembre 2022.
[50] Benoît Vitkine, « Questions autour d’une fusillade mortelle dans une base russe », Le Monde, 18 octobre 2022.
[51] https://ovd.news/news, consulté le 25 septembre 2022.
[52] Benoît Vitkine, « En Russie, l’ordre de mobilisation suscite des tensions croissantes », art. cit.
[53] Benoît Vitkine, « « Pourquoi nos hommes sont-ils là-bas ? » : plongée dans les groupes Telegram des femmes de soldats russes », https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/14/pourquoi-nos-hommes-sont-ils-la-bas-plongee-dans-les-groupes-telegram-des-femmes-de-soldats-russes_6145734_3210.html, 14 octobre 2022, consulté le 3 novembre 2022.
[54] https://ostanovi-vagony.com, consulté le 7 novembre 2022.
[55] « Sabotage sur une ligne de chemin de fer entre la Russie et le sud de la Biélorussie », https://www.lemonde.fr/international/live/2022/10/26/guerre-en-ukraine-en-direct-des-progres-limites-des-deux-armees-sur-tous-les-fronts-dans-l-est-du-pays_6147344_3210.html, 26 octobre 2022, consulté le 7 novembre 2022.
[57] Isabelle Mandraud, « En Russie, les féministes contre la guerre », Le Monde, 24 octobre 2022.
[58] Estelle Levresse, https://reporterre.net/Collages-sabotages-En-Russie-des-citoyens-se-battent-pour-informer-sur-la-guerre, 24 mars 2022, consulté le 24 août 2022.
[59] Isabelle Mandraud, art.cit.
[60] Virginie Pironon, « Soldats russes, épargnez vos vies, rendez-vous ! » : une hotline ukrainienne invite les Russes à se rendre, https://www.radiofrance.fr/franceinter/soldats-russes-epargnez-vos-vies-rendez-vous-une-hotline-ukrainienne-invite-les-russes-a-se-rendre-3661466, 14 octobre 2022, consulté le 3 novembre 2022.