Poursuite de la réduction et de la modernisation des forces nucléaires dans le monde
Début 2015, neuf États — États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Israël et la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) — détiennent environ 15 850 armes nucléaires, dont 4 300 ont été déployées avec des forces opérationnelles. Près de 1 800 de ces armes ont été maintenues en état d’alerte opérationnelle élevée (voir tableau détaillé dans communiqué à télécharger ci-dessous).
Le nombre total d’ogives nucléaires dans le monde est en baisse, en raison des États-Unis et de la Russie qui continuent de réduire leurs arsenaux, bien qu’à un rythme plus lent qu’il y a une décennie. Dans le même temps, ces deux États mènent actuellement des programmes importants et coûteux à long terme de modernisation des systèmes des vecteurs d’armes nucléaires restants, des ogives et de la production.
Les arsenaux nucléaires des autres États dotés sont beaucoup plus petits, mais tous développent ou déploient de nouveaux systèmes d’armes nucléaires, ou déclarent leur intention de le faire. Dans le cas de la Chine, cela peut entraîner une augmentation modeste de la taille de son arsenal nucléaire. L’Inde et le Pakistan augmentent tous deux leurs capacités de production d’armes nucléaires et développent de nouveaux systèmes de lancement de missiles. La Corée du Nord semble avancer dans son programme nucléaire militaire, mais les progrès techniques sont difficiles à évaluer sur la base de sources ouvertes.
« Malgré un intérêt international renouvelé pour prioriser le désarmement nucléaire, les programmes de modernisation en cours dans les États dotés supposent qu’aucun d’entre eux ne va renoncer à son arsenal nucléaire dans un avenir prévisible », affirme Shannon Kile, responsable de recherche au SIPRI.
Les opérations de paix augmentent tandis que le nombre de personnel déployé diminue
Il y a eu 62 opérations de paix en 2014, 3 de plus par rapport à l’année précédente. Le nombre de personnel déployé dans toutes les opérations de paix, dont la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) en Afghanistan, a chuté de 20 %, portant l’effectif global à 162 052. La fermeture de la FIAS a marqué un tournant en 2014 et a impacté les données relatives aux opérations de paix de l’année.
En conséquence du retrait de la FIAS, l’Afrique est devenue davantage une priorité pour les opérations de paix : c’est le continent qui concentre le plus grand nombre de ces opérations et qui accueille le plus de personnel déployé que dans toutes les autres régions du monde combinées.
7 nouvelles opérations de paix ont été lancées en 2014, dont 4 en Afrique. Les 3 nouvelles missions hors Afrique ont été mises en place en réponse au conflit en Ukraine.
« Malgré toutes les critiques et le pessimisme, les opérations de paix sont remarquablement réussies. La communauté internationale y investit de plus en plus car, dans de nombreux conflits, elles restent le meilleur instrument de gestion de crise disponible » déclare Dr Jair van der Lijn, responsable de recherche sur les opérations de paix au SIPRI.
Asie de l’Est, Syrie, Europe et Ukraine : nouveaux chapitres du Yearbook
Le SIPRI Yearbook 2015 contient des chapitres distincts sur les principales régions géographiques, ainsi que, pour la première fois, un chapitre sur le problème grandissant de la sécurité et du développement. « Le SIPRI cherche continuellement à maintenir sa publication phare à un niveau pertinent et de rendre compte des développement majeurs dans le domaine des armements, du désarmement et de la sécurité internationale. Au regard de 2014, il nous a semblé naturel d’étendre la portée du Yearbook en intégrant ces importants développements », déclare le directeur des publications du SIPRI, Dr Ian Davis.
TRADUCTION FRANÇAISE : Aziza Riahi, Observatoire des armements