Un an après le vote de la réforme de la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, plusieurs parlementaires qui en avaient été à l’origine en décembre 2013 — dont les sénateurs Corinne Bouchoux (EELV) et Jean-Claude Lenoir (UMP) et les députés Cécile Duflot (EELV) et Jean-Patrick Gille (PS) — se sont élevés contre la lenteur du gouvernement à mettre en œuvre cette réforme. Le 2 décembre 2014, la ministre de la Santé et des affaires sociales, chargée de la Commission consultative de suivi des essais nucléaires (qui ne s’est pas réunie depuis 15 mois), annonçait la prochaine convocation de cette commission censée se réunir deux fois par an. En préalable, le nouveau Comité d’indemnisation indépendant (Civen) vient d’être nommé par le Premier ministre début février.
Regarder la vérité en face
L’attentisme du gouvernement français sur le dossier des conséquences des essais nucléaires est intolérable pour les victimes et leurs ayant-droits. La politique de l’autruche de la France sur les conséquences humanitaires — sanitaires et environnementales — de son programme d’armes nucléaires est totalement contre-productive. Non seulement la justice conteste son entêtement sur les essais propres qui n’a pas bougé d’un iota depuis 55 ans, mais d’autres, anciens travailleurs de la pyrotechnie nucléaire de l’île Longue ou anciens militaires, gardiens des missiles du Plateau d’Albion… jusqu’à l’Assemblée de la Polynésie française se lèvent pour dénoncer les risques mortels auxquels ils ont été exposés et clament justice. Il est temps que la France regarde la vérité en face.
Image : Carte des retombées radioactives provoquées par les premières explosions nucléaires françaises