Avec sept indemnisations accordées et plusieurs centaines de dossiers
rejetés, la loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais
nucléaires, dite loi Morin, en plus d’être inefficace est devenue un geste politique de mépris à l’égard de ceux et celles qui furent sacrifiés sur l’autel de la force de dissuasion nucléaire.

Cette loi doit être changée : c’est du moins ce qu’avait promis le candidat
François Hollande il y a quelques mois. Le bon sens milite en faveur de l’urgence tant les survivants sont lassés d’attendre une juste réparation qui ne vient pas quand ils ne disparaissent pas dans l’oubli de la mort après des années
de souffrances.

Les victimes et leurs associations n’en peuvent plus d’espérer que les représentants de l’État d’aujourd’hui assument l’irresponsabilité de leurs homologues d’hier qui n’avaient comme horizon que la raison d’État embrumée par le mensonge persistant des « essais propres » aux conséquences sanitaires et environnementales réaffirmées dans cette loi Morin comme « négligeables ».

L’objet de ce dossier de Damoclès est d’introduire des propositions jugées indispensables par les victimes et leurs associations pour une véritable loi
de justice à leur égard.

Alors que peu ou prou, les grandes multinationales sont contraintes à
indemniser les victimes des catastrophes qui font encore la une des médias
— Erika, AZF, amiante, Médiator… — avec des milliards d’euros de
réparations, faut-il croire qu’un État manquerait à ses devoirs à l’égard de
concitoyens qu’il a exposés — tout autant sinon plus que les multinationales
— aux effets délétères de ses 210 expérimentations nucléaires ?

Au sommaire

  1. La Loi Morin doit être changée
  2. Les essais nucléaires en bref
  3. Propositions pour une réforme de la loi Morin
  4. Document : la proposition de loi Taubira de 2008
  5. Moruroa : le droit de savoir
  6. Pour en savoir plus