Au sommaire
La politique française de coopération en matière de sécurité intérieure
- Le rôle de la DCI (Direction de la coopération internationale)
- Les accords de coopération avec les États du Golfe
- Israël, Liban, des accords singuliers
- Déni de démocratie et manque de transparence
Notes de lecture
- Jean Rostand. Un biologiste contre le nucléaire, texte choisis et commentés par Alain Duboist
- L’enfant soldat XIXe-XXIe siècle. Une approche critique, sous la direction de Manon Pignot
- Quelle défense pour la France ?, de André Yché
- L’armée française pour les nuls, de Dominique Lormier
- Essais nucléaires français : l’héritage empoisonné, de Bruno Barrillot
Éditorial
Accord de sécurité (suite). On a coutume de qualifier la région du Moyen-Orient de
« poudrière » dont dépend la sécurité internationale. Mais, les intérêts géostratégiques attisent le feu de la convoitise des puissances « occidentales ». En France, le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale désigne d’ailleurs cette zone — s’étendant du Maroc à l’Afghanistan — comme « l’arc de crise » majeur.
Alors que des accords de défense ont été conclus avec la plupart des États du
Moyen-Orient, la coopération française en matière de sécurité intérieure, elle, se concentre dans la région du Golfe, à l’exception d’Israël et du Liban. En effet, la France éprouve pour cette zone charnière un intérêt croissant, tant au niveau stratégique que des approvisionnements énergétiques et des parts de marché à gagner.
Malgré l’absence de transparence, notamment quant aux transferts de matériels de sécurité, l’analyse des accords de sécurité offre un panorama significatif de la politique de coopération conduite par la France et de son impact sur le respect des droits humains — comme nous avons pu le faire dans La Lettre de Damoclès
n° 137 sur l’Afrique du Nord.
De même, l’analyse des débats au Parlement — précédant la ratification de ce type d’accord — permet d’esquisser un premier regard sur le positionnement de la France au Moyen-Orient qui, dans un élan de schizophrénie, oscille entre des déclarations « droit de l’hommistes » condamnant toute répression ou violation de droits fondamentaux, et un mutisme absolu dès lors qu’il s’agit des intérêts qu’elle tire de sa coopération.