Cette édition 2012 du salon Eurosatory connaît une augmentation de 9 % du nombre d’exposants avec l’arrivée de nouveaux acteurs industriels, en provenance notamment des Émirats arabes unis, d’Indonésie, de Russie, de Chine, d’Inde, du Pakistan ou de Turquie.

« Nous avons un très grand savoir-faire industriel qui est respecté par tous, en termes d’armement comme de capacités d’innovation. Nous ne sommes pas des marchands, mais des partenaires. Ce n’est pas une figure de style » a déclaré M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense dans Le Monde du 7 juin 2012.

« Mais en organisant la promotion de systèmes d’armements — notamment pour des États connus pour leur violation des normes internationales — tout en manifestant par ailleurs sa volonté d’empêcher les désastres que ces armes provoquent, le gouvernement français adopte un comportement schizophrène dont il serait temps d’en sortir ! » souligne Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements.

En effet, les articles 16 et 41(2) de la résolution des Nations unies sur la responsabilité des États dans des faits internationalement illicite sont très clairs à ce propos puisque « un État qui aide ou assiste un autre État dans la perpétration d’une fait internationalement illicite commis ou qui pourrait être commis par ce dernier est également tenu pour responsable de la commission de cet acte ».

Une autre évolution inquiétante à souligner : l’augmentation du nombre d’acteurs de ce secteur — plus de la moitié — dont les activités militaires s’élargissent aux technologies de sécurité dont une large partie échappe au système de contrôle actuel sur les exportations de matériel de guerre.

À quelques jours de l’ouverture des négociations, aux Nations Unies, pour un traité international sur le commerce des armes, le gouvernement français donne ainsi un signal négatif à l’ensemble de la communauté internationale et aux peuples qui revendiquent le respect de leurs droits.

La volonté de concertation et de changement revendiquée par l’actuel gouvernement devrait conduire le ministre de la Défense à soumettre la politique d’exportation et de partenariats en matière militaire et sécuritaires à un débat démocratique et un véritable contrôle parlementaire.